Après deux épisodes globalement réussis et riches en rebondissements et en action mais quand même quelque peu légers au niveau du développement des personnages, ce "Spider-Man 3" viendra combler cette petite lacune de manière originale en jouant sen partie sur le côté "obscur" du super héros, tout en ne négligeant pas pour autant d'offrir au spectateur de nombreuses scènes spectaculaires, notamment en proposant dans le métrage deux adversaires pour Spider-Man.
Le script va suivre de nouvelles aventures de l'homme-araignée, confronté cette fois-ci à l'homme de sable et à Venom, et alors qu'il va connaître des difficultés avec sa bien-aimée.
Le métrage va commencer par replacer ses différents personnages principaux pour qui tout va sembler aller pour le mieux, entre Peter Parker qui file le parfait amour avec Mary-Jane et Spider-Man qui triomphe en héros dans la ville. Mais rapidement, le super héros va retrouver son ancien ennemi, le fils du Bouffon vert, faisant ainsi un lien avec les précédents volets de la franchise, pour une première séquence déjà impressionnante mais quelque peu décousue.
Et alors que les choses vont se dégrader entre Parker et Mary-Jane dont les déboires professionnels vont venir lui faire se rendre compte du fossé existant entre elle et Parker, adulé sous le costume de Spider-Man par la foule de manière encore plus exacerbée depuis qu'il a sauvé la vie de la fille du responsable de la police (lors d'une seconde séquence incroyable par ses effets spéciaux réalistes), le métrage va mettre en avant le premier des adversaires de l'homme-araignée, l'Homme-Sable, dont la genèse nous aura auparavant été révélée, pour l'imbriquer de façon intime à l'histoire de la saga, donnant ainsi une profondeur à cet ennemi pas si mauvais dans la fond que cela.
Mais l'intrigue va surtout s'intéresser de près à Peter Parker qui suite à un contact avec une entité sortie d'une météorite, va voir celle-ci avoir une résonance dans son comportement, le rendant aussi agressif que dragueur, cette partie du métrage se déroulant d'ailleurs en partie sur un mode comique certes classique dans son fond mais complètement inattendu dans le contexte du personnage. Et d'ailleurs, cet humour souriant va vite céder sa partie à une noirceur tout aussi imprévue dans l'exposition de la situation de Spider-Man, qui sera visualisée par ce costume noirci du bel effet, qui sera magnifié lors de la splendide séquence en haut d'une église, pour finalement donner naissance au second adversaire du métrage, Venom, qui par contre sera quand même sous-exploité en apparaissant quasiment que lors du combat final homérique qui verra Spider-Man opposé à ses deux ennemis en même temps.
Les séquences d'action seront ici toujours aussi fabuleuses et orchestrées de mains de maître par un Sam Raimi toujours aussi compétent, même lors des scènes "secondaires" (la grue), pour des combats qui ne brilleront pas forcément par leur aspect original et ne parviendront pas forcément à égaler certains morceaux de bravoure de "Spider-Man 2" (le train) mais tout en demeurant palpitant au possible.
Par contre, les personnages principaux gagneront ici en profondeur en étant plus largement explorés par l'intrigue, qui s'appliquera à faire preuve d'un certain défaitisme désenchantant quelque peu l'idylle entre Parker et Mary-Jane pour lui donner une réalité plus crédible. Mais bien sûr, la sous-intrigue entraînant Parker dans le côté "obscur" en le faisant profiter de sa puissance tout en le rendant mesquin aura aussi son importance dramatique tout en laissant s'exprimer un humour plus prolixe que dans les deux précédents films de la série, tout en continuant à donner au personnage principal une humanité certes bien "naturelle" pour un super-héros mais exploitée de manière cohérente et vraisemblable. En plus, les outre les personnages secondaires traditionnels que nous retrouverons évidemment, le métrage parviendra à donner une véritable dimension aux adversaires de Spider-Man (et notamment à l'Homme-Sable).
L'interprétation est toujours convaincante, avec des acteurs aguerris à leur rôle respectif, tandis que la mise en scène de Sam Raimi est efficace, aussi bien pour donner du rythme à l'ensemble que pour suivre les scènes d'action de près, en harmonisant l'utilisation des effets numériques. Et justement, les effets spéciaux sont probants, grâce à ces effets numériques qui s'intègrent quasiment parfaitement aux plans dans lesquels ils interviennent, tout en révélant des ennemis graphiques pour Spider-Man, ce qui fera encore plus regretter le temps à l'écran réduit de Venom.
Donc, ce "Spider-Man 3" conclura (provisoirement ?) de manière plus que positive la saga de l'homme-araignée, en étant palpitante et en impliquant le spectateur dans les déboires moraux et sentimentaux des protagonistes.
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