Fiction menée sur un front résolument réaliste, ce "American meltdown" aborde un sujet très sensible aux États-Unis surtout depuis les attentats du 11 septembre pour mieux dénoncer les carences et les partis pris politiques et militaires américains, tout en mettant en avant l'habitude de manipulation de l'opinion publique du gouvernement des U.S.A., au travers d'une intrigue captivante et entretenant son suspense de manière régulière, mais en demeurant quand même fréquemment prévisible.
Le script suit l'attaque d'une centrale nucléaire américaine par un commando de terroristes qui vont investir et boucler les lieux, laissant les autorités civiles et militaires en pleine interrogation quant à la conduite à suivre pour résoudre cette crise, surtout que l'identité des terroristes semblera bien incertaine.
D'entrée, le métrage va s'installer aux abords de cette centrale nucléaire située près de San Diego en Californie pour y suivre l'arrivée de quelques individus parachutés qui vont rapidement prendre le contrôle de l'endroit après avoir désarmé, parfois dans le sang, les services de sécurité et fait fuir les individus y travaillant en simulant une fusillade.
Cette mise en situation sera éminemment dynamique pour nous montrer l'apparente facilité avec laquelle les terroristes, parlant entre eux en arabe, vont réussir à prendre les commandes d'un endroit pourtant stratégique et dangereux, alors que les différentes autorités américaines (F.B.I., Marines, etc…) vont commencer à mettre en place une cellule de crise afin d'évaluer les possibilités d'action, tandis qu'une jeune femme policière, captive inconnue des terroristes, va pouvoir évoluer en "sous-marin" à l'intérieur de la centrale nucléaire.
L'intrigue respectera dans un premier temps le schéma classique des films de "prise d'otages", avec les traditionnelles questions posées quant aux motivations des terroristes et de la menace effective liée à la possibilité de l'explosion de la centrale ou de la fusion de l'uranium, qui imposera une évacuation des civils sur un petit périmètre entourant les lieux entraînant un chaos et des pillages, jusqu'à ce que peu à peu l'évidence de l'appartenance des terroristes aux mouvements islamistes ne vole en éclats pour une révélation certes anticipable sur la forme mais surprenante en dévoilant un aspect peu reluisant des interventions extérieures américaines et mettant en avant une raison très critique envers le gouvernement américain ayant motivé cette action terroriste, alors qu'une fois ces éléments appréhendés, le dernier acte du métrage s'offrira un dernier retournement de situation qui permettra à l'intrigue de fustiger encore un peu plus l'attitude des gouvernants face à une situation mettant en péril leur réputation et leur crédibilité.
Au-delà des situations propres à l'intrigue générant une tension permanente et un suspense parfois soutenu, le métrage va se donner un ton "pris sur le vif" très visuel en alternant les prises de vue "normales" avec d'autres en noir et blanc que l'on croirait issues de caméra de surveillance pour former un ensemble percutant et original qui renforcera le climat tendu dans lequel baignera l'ensemble du film.
Les différents protagonistes resteront globalement crédibles et avanceront des personnalités marquées qui donneront de l'ampleur aux événements et aux choix dictés par ce que l'on pourra appeler "la raison d'Etat", aidés par une interprétation convaincante portée par un Arnold Vosloo tout à fait cohérent dans un des rôles-clefs.
La mise en scène du réalisateur est également appropriée pour augmenter l'impact des situations grâce au procédé cité plus haut tout en étant dynamique lors des scènes d'action et en adoptant de nombreux points de vue crédibles ancreront le film dans la réalité.
Donc, ce "American meltdown" offrira une vision peu reluisante et quelque part pessimiste du système de défense américain, tout en bénéficiant d'une intrigue séduisante.
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