Basé sur le Tour d'écrou d'Henry James, Michael Winner réalise en 1972 Le corrupteur. Le film se veut comme une sorte de préquelle du récit d'Henry James. Le corrupteur montre 2 enfants, Flora et Miles, dont les parents sont décédés et dont le tuteur les a abandonnés. Ils sont alors sous la garde de la préceptrice, miss Jessel (interprétée par une actrice bien connue des fans de la Hammer, à savoir la belle Stephanie Beacham). Mais les enfants sont surtout sous l'influence du domestique, Peter Quint, interprété par un Marlon Brando très convaincant. Ce dernier est le corrupteur, celui qui pervertit les enfants (l'amour c'est la haine ; quand on aime quelqu'un on peut être amené à le tuer, etc.). Marlon Brando a par ailleurs une relation très spéciale avec miss Jessel qu'il prend bien souvent pour un objet (séance de bondage, amour non voulu), mais cette dernière est elle aussi assez trouble dans son rapport avec Quint. Tout le récit s'intéresse aux rapports troubles entre les deux adultes qui finissent par être pris comme des comportements normaux par les deux enfants : on a ainsi droit à une scène à la limite de l'inceste ou à des comportements qui vont mener miss Jessel et Quint à leur perte. Le corrupteur critique de façon ouverte une société où les codes sociaux sont mis à mal, de même que la famille très spéciale qui est montrée dans le film. Le corrupteur est correctement mis en scène mais manque un peu de punch. Le film ne devient véritablement très intéressant que dans son dernier tiers.
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