Premier volet de la trilogie musclée et initiée par James Cameron, ce "Terminator" sera essentiellement tourné vers l'action, avec une propension à accumuler des séquences ayant marqué leur temps par leur réussite visuelle et graphique.
Le script suit le combat que va devoir mener une jeune femme poursuivie par un "Terminator", un cyborg venu du futur pour l'assassiner en tant que mère du futur leader de la résistance opposée à un monde régi par les machines. Elle sera aidée dans son combat par un humain venu lui aussi de l'avenir.
Après une courte séquence d'introduction prenant place en 2029 pour rapidement nous décrire le monde d'alors, post-apocalyptique où quelques humains tentent de lutter contre d'énormes machines de guerre, le métrage va donc suivre l'arrivée simultanée mais dispersée de deux hommes nus dans un tourbillon d'éclairs, nous faisant ainsi découvrir celui que l'on devinera facilement être le "Terminator" par sa carrure imposante et son inhumanité palpable dans son comportement (avec le sort réservé aux punks, par exemple), tandis que le second arrivant, Reese, aura bien du mal à se défaire de policiers lancés à ses trousses. Ensuite, le métrage va brièvement suivre le quotidien d'une jeune femme, Sarah Connor, tandis que le "Terminator" va commencer à tuer justement une femme portant le même nom.
Cette mise en situation aura le mérite de tout de suite montrer la noirceur terrible du futur tel qu'il sera décrit ici (et les quelques séquences qui y retourneront ne feront que confirmer cette impression), tout en mettant facilement en avant l'aspect démesuré du combat entre les deux personnages venus du futur, tant le "Terminator" semblera mieux équipé et bien entendu plus massif, tout en n'offrant aucune chance à ses victimes, plaçant ainsi instantanément Sarah dans une situation pleine de menace, ce qui lancera de fait un suspense certain et parfaitement maîtrisé.
Sur un schéma parfaitement huilé, l'intrigue va ensuite orchestrer la rencontre entre les différents protagonistes, lors d'une séquence édifiante dans sa violence froide se déroulant dans une discothèque, lançant ainsi la fuite en avant de Sarah et de Reese, laissant les doutes de Sarah quant à la véracité des propos de Reese s'évanouir peu à peu au fur et à mesure des différentes tentatives du "Terminator" pour accomplir sa mission.
Ce sera donc sans temps mort que James Cameron va dérouler cette course-poursuite blindée d'action et de rebondissements, ne laissant de répit au spectateur que pour en apprendre plus sur le futur et sur les rouages du "Terminator", rendant de cette façon l'ensemble plus "crédible", pour faire se succéder des séquences d'anthologie violentes (l'attaque du commissariat, par exemple) et des poursuites automobiles effrénées magistralement chorégraphiées.
Mais le métrage n'oubliera pas pour autant de rendre ses personnages attachants, même si cela se fera sur le tard et tout en s'inscrivant dans une logique d'ensemble poussée et pragmatique et même si certains éléments resteront largement anticipables, tout comme le seront certains effets de surprise rompant les plages de suspense tendu que parviendra à installer le réalisateur et qui impliqueront directement le spectateur.
L'interprétation est largement convaincante, portée par un Arnold Schwarzenegger impeccable dans le rôle-titre en paraissant définitivement inhumain et indestructible, tandis que les autres comédiens resteront cohérents, Linda Hamilton en tête et alors que nous retrouverons avec plaisir Lance Henriksen encore habitué aux seconds rôles.
La mise en scène de James Cameron est diablement efficace en suivant l'action de près pour donner un rythme plus que dynamique à l'ensemble.
Les effets spéciaux, oeuvre du regretté Stan Winston, seront hélas quelque peu datés en laissant percevoir certains trucages, notamment au niveau des blessures infligées au "Terminator" (avec par exemple l'utilisation d'un faciès artificiel très visible).
Donc, ce premier "Terminator" aura largement de quoi en mettre plein la vue tout en assurant une maîtrise parfaite de son timing et de son intrigue parfaitement amenée !
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