Avec Killing car, Jean Rollin, bien connu pour avoir toujours oeuvré dans le fantastique (Le viol du vampire, Les démoniaques, La rose de fer, Lèvres de sang) nous offre en 1989 avec Killing car un film complètement atypique dans sa carrière. On a droit à une sorte de polar, avec une histoire de vengeance que mène l'actrice principale, une femme asiatique qui cherche à déssouder de nombreuses personnes. Disons le tout de suite, le film est intéressant mais pas pour ses qualités propres. Car il s'agit d'un pur nanar. Mais en tant que nanar, le film est vraiment fendard. Il n'y a d'abord aucun réalisme. On remarque par exemple que tous les personnages ont un flingue sur eux ! Par ailleurs, l'actrice principale tire sur tout ce qui bouge ! Comme d'habitude les flics ont toujours un temps de retard par rapport aux événements. Mais revenons sur les acteurs : ceux-ci sont franchement en dessous de tout, à tel point que cela en devient fort amusant. A la rigueur, l'actrice principale, avec son jeu monolithique, est la moins mauvaise. Car tous les acteurs sont en sur-jeu total, le commissaire étant pour sa part complètement nul et sans conviction (à la différence des autres acteurs, il n'est même pas drôle). Quant aux scènes, elles sont incroyables : on se retrouve avec des prostitués dans un bois qui prennent un flingue et qui décident d'aider une femme sans raison : dans une fête foraine de nombreux tirs sont échangés ; etc. Le film donne également lieu à des dialogues énormes du style : « s'il fallait abattre tous les gens qui ont un regard bizarre » ; y a tout ce qu'il faut, du scotch, du whisky et puis moi ». Au final, Killing car est un des plus mauvais films de Jean Rollin mais son côté nanar le rend bien sympathique.
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