Premier volet d'une sympathique franchise, ce "Destination finale" manipule ses ingrédients avec suffisamment d'intelligence pour réussir à captiver son spectateur.
Le script suit les déboires mortels de quelques adolescents ayant échappé de peu au crash de l'avion qu'ils devaient prendre, pour voir la Mort chercher à réparer cet affront.
La séquence introductive va suivre Alex, le personnage principal, un jeune américain se préparant à partir en voyage en France avec ses camarades de classe, pour rapidement nous placer devant les préparatifs de l'embarquement de ces élèves, tout en laissant planer quelques éléments étranges et sous-entendant la catastrophe à venir, créant ainsi une ambiance spéciale, partagée entre amusement et détails aux choix délicieusement funèbres, laissant de la sorte la présentation des différents protagonistes pourtant stéréotypés s'effectuer facilement.
Bien entendu, juste après le décollage, l'avion va prendre feu lors d'une séquence ébouriffante et graphique, qui va finalement se révéler n'être qu'un rêve d'Alex qui va paniquer et quitter l'avion, suivi de quelques collègues suite à une altercation, alors que bien entendu, le rêve va s'avérer prémonitoire puisque l'avion va exploser peu après son décollage sans laisser de survivants, mis à part Alex, un de ses professeurs et cinq de ses camarades descendus de l'appareil.
Après cette entame prometteuse, le métrage va un temps suivre les démêlés du groupe avec deux agents du F.B.I. désireux d'en savoir plus sur les raisons de leur fuite de l'avion, avant qu'un premier décès suspect (et pour cause...) ne vienne semer le doute dans l'esprit d'Alex, doute allant s'accroître au fur et à mesure des "accidents" dont vont être victimes ses compagnons d'infortune, l'amenant à penser que la Mort cherche à réparer l'erreur qu'il a entraîné par sa prémonition, conforté dans cette idée par une autre survivante ressentant les mêmes choses que lui.
Au-delà même du catalogue de morts stupides que le métrage va savamment orchestrer lors de séquences savoureuses dans leur agencement laissant planer un petit suspense récurrent tout au long de l'intrigue, le film va parvenir à impliquer le spectateur grâce à des personnages principaux finalement attachants et grâce à des rebondissements dynamiques amenés sans temps morts sur un rythme vif, même si le final sombrera quelque peu dans la surenchère.
En plaçant face aux personnages un adversaire aussi surnaturel qu'invisible, le métrage va donc placer ceux-ci dans une situation instable et hasardeuse, faisant tout pour insérer continuellement des éléments pouvant conduire à l'accident à n'importe quel moment, créant dans un premier temps des effets de surprise réussis (l'autobus) avant qu'une certaine "routine" ne vienne s'installer, heureusement amoindrie par les trouvailles insensées mais jouissives d'une intrigue innovante dans l'art de décimer ses protagonistes.
L'humour présent dans la première partie, compensant son côté parfois quelque peu potache avec des détails macabres croustillants, aura ensuite tendance à s'estomper pour laisser place à une tension légère mais réelle qui sortira vaguement l'ensemble du carcan dans lequel il semblait inscrit en s'axant vers son public ciblé adolescent.
L'interprétation est plutôt convaincante, avec un Devon Sawa arrivant à devenir sympathique, mais ce sera Ali Larter qui sera véritablement envoûtante. La mise en scène du réalisateur est efficace, vive et dynamique, pour utiliser ses effets avec justesse.
Les effets spéciaux sont globalement probants, avec juste quelques inserts visibles lors de la description de l'accident d'avion.
Donc, ce premier "Destination finale" réussira à faire adhérer le spectateur par la pertinence de son intrigue et grâce à la vivacité de son action n'excluant pas pour autant de générer du suspense.
[ Voir
le Logo Détourné pour ce DVD ]
|