Mélange aussi improbable que parfois bien superficiel de "Saw" et de "Hostel", ce "Captivity" ne parviendra pas à secouer son spectateur, malgré une certaine volonté graphique rarement jouissive.
Le script enferme une jeune femme, mannequin célèbre, dans une cave où elle deviendra le "jouet" d'un mystérieux bourreau.
Après une séquence introductive assez méchante nous montrant une victime se faire vider de son sang par un mystérieux personnage encapuchonné, le métrage va présenter son personnage principal, Jennifer, une jeune mannequin craquante faisant les couvertures de magazine et ornant les publicités qui sera filmé dans ses activités par un inconnu, avant d'être enlevée après avoir été droguée à son insu dans une soirée. Rapide, cette présentation aura surtout comme intérêt de faire valoir l'aspect méticuleux du kidnappeur qui va peaufiner son plan jusque dans les moindres détails, tout en avançant déjà son côté fétichiste dans les prise de vue qu'il effectuera de sa future victime.
Jennifer va donc se réveiller dans une pièce inconnue, tout en faux-semblants (pour un effet assez probant) pour découvrir qu'elle est séquestrée et à la merci de son ravisseur qui n'appréciera pas du tout l'excès de rage de la jeune femme puisqu'il va lui faire subir une première séance de torture qui s'avérera être plus psychologique qu'autre chose, avant par la suite de s'amuser avec elle, en lui faisant par exemple boire de force une mixture à base de restes humains peu ragoûtants.
Si cette partie du métrage offrira un minimum de situations glauques et presque dérangeantes (la douche à l'acide) et un petit suspense (la tentative d'évasion avortée), avec en plus ce fétichisme des vêtements hélas complètement sous-exploité, dès que Jennifer s'apercevra qu'elle n'est pas seule dans cette galère, le métrage prendra du plomb dans l'aile pour suivre la relation faussement étrange qui va s'installer entre les deux captifs, sans compter les invraisemblances qui viendront entacher les différentes situations (les écritures sur la vitre peinte des deux côtés, par exemple) et les développements à la crédibilité plus que douteuse( comment peut-on tomber amoureux et pire faire l'amour dans un tel contexte, surtout en se sachant épié par les caméras du tueur ? ), mais ce ne sera rien à côté du "twist" qui viendra définitivement enfoncer le métrage dans les abîmes de la médiocrité, en laissant ensuite s'enchaîner des rebondissements surfaits et régulièrement ridicules (Jennifer fuyant son ravisseur ne retournera t-elle pas dans la pièce où elle fut enfermé auparavant, drôle d'idée !).
En plus, la tentative de confrontation de l'héroïne avec ses propres peurs qui aurait pu élever quelque peu le débat ne sera jamais traité avec l'importance qu'elle aurait mérité, avec cette peur du noir sous-évaluée par l'intrigue et ce culte de la beauté agressé ironiquement mais de manière ainsi minimisée, tandis que l'épisode du sable demeurera purement anecdotique, laissant le métrage préférer certains effets racoleurs, certes graphiques mais amplement inutiles à l'intrigue globale.
Mais pire encore, la découverte du compagnon d'infortune va faire retomber le rythme jusqu'alors vif du métrage et sonner le glas du potentiel horrifique du métrage, car ce ne sera pas cette scène avec la dent arrachée qui pourra prétendre être douloureuse pour le spectateur, tant son traitement laissera à désirer, pour laisser l'intrigue dériver vers un mélange raté de suspense faisandé (l'arrivée opportune des deux policiers) et de psychologie bas de gamme (avec ce flashback miteux sur l'enfance de l'assassin pour mettre en avant la source de sa folie), quand ce ne seront pas les scènes d'affrontement et de poursuite à travers la maison qui viendront finir de rendre l'ensemble navrant de facilité.
Les personnages ne brilleront pas non par leur consistance, et l'interprétation aléatoire ne viendra pas donner du mordant à l'ensemble, avec notamment une Elisha Cuthbert certes très mignonne mais au jeu plus que limité, tandis que la mise en scène du réalisateur Roland Joffé, pourtant reconnu, sera dynamique mais pêchera à donner au métrage une quelconque dimension au film, malgré quelque emprunts au giallo assez bien avancés.
Les effets spéciaux sont ici probants en restant réalistes, amis contrairement à ce qu'on aurait pu croire, le métrage ne versera que rarement dans le gore franc.
Donc, ce "Captivity" ne tiendra pas hélas les promesses de sa première partie pour se laisser couler par des situations trop faciles et peu crédibles.
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