Ce film médiatiquement bavard en ce sens où il a été impossible à l’époque de ne pas en entendre parler, est une petite perle de bonne humeur et de satisfaction dans notre univers consumérie mode du pays, affichant sans arrière pensée sa simplicité naturelle au milieu de péronelles en mal du dernier sac chanel. D’ailleurs, on saluera au passage le travail des maquilleurs sur toutes ces jeunes demoiselles, mais aussi sur Meryl Streep qui arbore ici un look ultra tendance assez extraordinaire.
Bien évidemment, d’un look banal (bien que très rafraîchissant et un brin primesautier) au milieu d’une véritable jungle d’accessoires, cette dernière va tranquillement prendre le taureau par les cornes et s’intégrer progressivement, en réussissant le tour de force de s’attirer l’amitié d’une collègue pourtant quasi frigide socialement et de Merl Streep dont le sourire final vaudra à lui seul toutes les récompenses (et que paradoxalement, elle ne verra pas).
On s’attache donc facilement à Andréa mais aussi à Nigel, petit Pygmalion discret qui saura voir avant les autres la beauté intérieure avant de la révéler. Les petits coups tordus seront ben sûr légion (du fait de trouver un avion en plein ouragan ou de dégoter le dernier Potter encore non paru en moins de quatre heures !!), mais ne rendront que plus grandes les petites victoires.
A ce niveau précis, le film reste sympathique, tout en dénonçant la vacuité du monde de la mode et les efforts surhumains de certains pour arriver, si je puis dire, à tirer leur épingle du jeu. Andrea a su s’imposer (malgré elle ?) mais elle a commencé à tourner le dos à ses amis et à ses valeurs premières, ressemblait de fait de plus en plus à Streep, d’où l’admirable scène finale en voiture à renfort de dialogues simples mais percutants qui permet justement à l’héroïne de se remettre en question et de réintégrer son identité première tout en ayant considérablement élargi son champ de perspectives.
Pas un chef d’œuvre donc, mais du matériel suffisant pour passer un bon moment avec son ami(e) … ou sa maman, comme cela a été le cas pour moi.
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