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Pour son second long métrage, Sam Raimi, ici épaulé par les frères Coen pour l'écriture du scénario, nous livre avec ce "Mort sur le gril" un pur délire visuel, mais n'oubliant pas pour autant de jongler avec des situations alliant un humour noir au burlesque cartoonesque omniprésent.
Le script suit les déboires d'un jeune installateur de caméras de surveillance qui va devoir affronter deux dératisateurs cherchant à éliminer les témoins d'un crime qu'ils ont commis.
D'entrée, le métrage affiche son dynamisme pour suivre une bande de bonnes soeurs conduisant à vive allure une voiture, tandis que la radio annonce l'exécution imminente d'un meurtrier, que nous allons ensuite retrouver en route vers la chaise électrique, pour qu'il nous conte son histoire en plusieurs flashbacks, pour d'abord mettre en place l'intrigue en introduisant ses deux patrons d'une boîte de protection et d'alarmes dont l'un veut vendre la société en cachette, déclenchant la fureur du second qui va engager deux dératisateurs très spéciaux pour se débarrasser de son associé véreux, pour ensuite nous faire partager la nuit rocambolesque et blindée de rebondissements ayant débouchée à son arrestation pour plusieurs meurtres.
C'est ainsi que le spectateur pourra suivre la rencontre du héros, un simple installateur de caméras de surveillance maladroit et emprunté, avec une demoiselle raffinée dont il va bien entendu tomber amoureux, le contraignant à suivre cette jeune femme séduite par un goujat de première dans un restaurant où il va finir par pouvoir exprimer ses sentiments, tandis que non loin de là, le meurtre prémédité se met en place mais une suite de quiproquos va entraîner une hécatombe causée par les deux dératisateurs complètement frappadingues en mêlant évidemment nos tourtereaux.
C'est en véritable virtuose de la caméra animé d'un état d'esprit fébrile proche du dessin animé et de "Tex Avery" en particulier (la scène des portes) que Sam Raimi va imposer cette intrigue prétexte à de nombreuses situations comiques se jouant aussi bien des possibilités offertes que d'une volonté d'offrir à son spectateur une frénésie filmique débridée ne négligeant pas pour autant ses personnages qui se retrouveront toujours au centre des événements pour participer activement à la folie ambiante.
En effet, le personnage principal, même s'il sera quelque peu stéréotypé dans son comportement emprunté et vaguement niais avec les femmes et plus particulièrement cette demoiselle hautaine qu'il va s'efforcer de séduire sans se rendre compte qu'il est pour l'instant qu'un jouet entre ses mains, et surtout ces deux dératisateurs assureront en grande partie le spectacle, puisque ceux-ci auront les faveurs du réalisateur pour nous proposer des personnages extravagants, aussi stupides que brutaux et défiant les lois de la nature dans l'optique assumée du métrage.
Mais autour d'eux graviteront des seconds rôles également bien déjantés (le goujat en particulier) qui vont servir des rebondissements incroyables ( la course-poursuite automobile du dernier acte), loufoques et pimentés de pointes d'humour noir délectables très régulières qui seront amenés sur un rythme effréné ne laissant aucun répit au spectateur pour livrer un ensemble certes empreint de facilités volontaires mais au final bien plus travaillé qu'il ne pourra y paraître au premier abord, pour réussir à imbriquer ses différents éléments et les rassembler dans la continuité du film.
L'interprétation aidera bien sûr le métrage a gagner en intensité humoristique, avec un ReedBirney épatant dans le rôle principal, tandis que Brion James campera un dératisateur excellent de mesquinerie.
La mise en scène de Sam Raimi accélérera le rythme de l'ensemble en nous gratifiant de plans fous et de cadrages originaux, continuant ainsi sur sa lancée après "Evil dead" et gérera parfaitement l'approche cartoonesque voulue pour le métrage.
Donc, ce "Mort sur le gril" s'avérera être un excellent spectacle, délirant, stimulant et jouissif, préfigurant largement la générosité et l'inventivité du grand réalisateur que l'on connaît aujourd'hui !
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