C'est sans grande originalité mais en se trouvant résolument vers l'action que Jim Wynorski ( planqué ici sous son pseudo habituel de Jay Andrews ) nous livre ce "Project V.I.P.E.R.", dont la destination télévisuelle d'origine se ressent hélas bien trop régulièrement.
Le script place un agent du gouvernement et les créateurs d'une entité génétiquement crée pour pouvoir survivre sur Mars face à cette chose lâchée dans la nature suite à un complot ayant tourné court.
Après une première séquence prenant place dans une navette spatiale en route pour Mars et ayant à son bord un mystérieux cylindre, pour nous faire suivre une baisse de tension électrique qui va vraisemblablement libérer quelque chose qui va s'en prendre à l'équipage, le métrage nous présente une partie de ses personnages principaux, quatre scientifiques fêtant l'aboutissement de leur projet incluant la création d'un hybride mi-organique, mi-informatique, tandis qu'une personne ressemblant à s'y méprendre au cinquième membre du projet, abattu par un bien curieux policier, se rend en compagnie de celui-ci au centre même des expérimentations pour y dérober un autre cylindre identique à celui aperçu plus tôt dans la navette, forçant les autorités militaires à sortir de sa retraite Mike Connors, un de leur meilleurs agents, pour suivre l'affaire.
Cette mise en situation aura l'amabilité de limiter la présentation des différents personnages au strict minimum ( tout en laissant paraître quelques stéréotypes bien faciles ) pour préférer délivrer des séquences d'action à base d'échanges de "gunfights" et de courses-poursuites jusqu'à ce que le mystérieux cylindre ne s'échoue en pleine forêt suite au crash de l'avion censé l'emmener au Mexique, après plusieurs rebondissements spectaculaires.
Mais hélas, dès lors que l'intrigue se posera dans cette petite ville située non loin du crash, le rythme faiblira pour diluer les événements suivants de manière prévisible et timorée, surtout lorsque la créature, cachée par le réalisateur pour espérer lui donner ensuite plus d'impact lors de ses apparitions et générer un sentiment d'attente finalement assez bien orchestré, daignera s'attaquer mollement à quelques quidams présentés de façon classiques sur un ton s'essayant vaguement à la satire sociale ( l'avocat véreux ) et alors plongeant carrément dans les figures imposées du genre ( le couple d'amoureux flirtant dans leur voiture ).
Plus gênant encore, le métrage ne parviendra jamais à créer une impression de menace, ni même de tension malgré plusieurs essais infructueux ( la descente dans le cellier ), et il faudra compter sur quelques effets de surprise bien souvent facilement anticipables pour animer quelque peu l'ensemble, tandis que même l'étendue et les participants au complot ayant libéré la créature n'arriveront pas à intéresser plus que cela, vu que le film aura auparavant éludé bien des questions ( l'incroyable ressemblance entre la voleuse de cylindre et la scientifique abattue, par exemple ).
Les relations entre le "couple" de personnages principaux formé par cet agent gouvernemental considéré comme bourrin par ces scientifiques effacés et cette responsable des expériences resteront bien stériles et l'antagonisme évident entre eux n'offrira aucune situation positive.
La créature peinera à avoir une véritable présence à l'écran, sa texture liquide ne l'aidant certainement pas, et les conséquences de ses assauts sur les humains demeureront bien sages en occultant quasiment tout effet sanglant ( téléfilm oblige ! ).
L'interprétation est quelconque et sans emphase, même si Patrick Muldoon tentera de se débattre du marasme ambiant, et la mise en scène de Jim Wynorski sera suffisamment dynamique pour donner du rythme à la première partie du métrage en suivant de près l'action, mais les choses se gâteront par la suite pour devenir simplistes.
Les effets spéciaux sont ici mitigés, avec une créature parvenant difficilement à s'incruster dans les différents plans et seule la scène mettant en avant une victime qui sera carrément aspirée par la"chose" sera efficace.
Donc, ce "Project V.I.P.E.R." se suivra sans véritable ennui, mais n'arrivera pas à respecter ses petits enjeux pour tenir le spectateur en haleine !
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