Réalisé par un Umberto Lenzi ( planqué ici son pseudonyme favori de Humphrey Humbert ) visiblement fatigué et en mal d’inspiration, ce "Ghost house" se contente de ressasser tous les poncifs du genre ayant fait la gloire du cinéma "bis" italien pour un résultat guère percutant, plombé par une intrigue éculée et terriblement brouillonne.
Le script place quelques jeunes gens face au fantôme d'une fillette revanchard dans une demeure lugubre.
Après une séquence d'introduction nous montrant un père enfermer sa fille dans un sous-sol suite au meurtre d'un chat par cette gamine trouvant refuge auprès d'une poupée en forme de clown, alors qu'ensuite cet homme et sa femme vont se faire assassiner violemment lors dune séquence assez sanglante et graphique, mais donnant l'impression d'en faire un peu trop, le métrage va faire un bond en avant de vingt ans pour nous présenter ses deux personnages principaux, Martha et Paul, un couple d'étudiants dont le passe-temps tourne autour des ordinateurs et surtout d'une cibie avec laquelle ils communiquent avec leurs amis, jusqu'à ce qu'un soir, Paul n'entende des appels au secours suivis de cris d'une personne inconnue. Le phénomène se reproduira deux soirs de suite, laissant ainsi tout le loisir aux jeunes gens d'enregistrer ces hurlements avant de se lancer à la recherche de l'endroit d'où ils ont été émis, guidés par des recherches de fréquences faites par leur ordinateur.
Bien évidemment, ils vont se retrouver à la maison de l'introduction, où ils vont faire la connaissance d'autres jeunes, en vacances sur place et profitant de la demeure déserte pour émettre avec leur radio amateur, mais sans rien comprendre aux cris enregistrés, tout en reconnaissant la voix comme appartenant à l'un d'eux, alors que des événements inexpliqués vont commencer à perturber un peu plus les différents protagonistes, entraînant la mort de l'un d'eux, tandis qu'une petite fille fantomatique leur apparaît régulièrement, accompagnée de son clown, les poussant ainsi à chercher à en savoir plus sur l'histoire des lieux malgré les cadavres qui s'accumulent.
Malgré un événement déclencheur plutôt bien trouvé et se voulant résolument moderne ( même si tout cela pourra déjà sembler désuet aujourd'hui ! ) avec cette voix saisie par une cibie, l'intrigue va très vite s'enliser et avancer ses différentes situations sans grand souci de cohérence ni de logique, laissant de la sorte le métrage se dérouler comme un train fantôme usant d'effets faciles et de fausses alertes grossières ( avec notamment ce routard black aux farces macabres qui n'apportera strictement rien à l'intrigue ), piochant ici ou là ses différents éléments, entre cette fillette spectrale aux apparitions sans éclat et ces meurtres sous forme d'"accidents" surnaturels, et même le cadre choisi par le réalisateur, très orientée "maison hantée" ne sera jamais angoissant, alors que seules les séquences mettant en scène ce vieux fou assassin ( surtout celle prenant place dans un cimetière ) seront vaguement réussies en amenant une très légère tension, rappelant ainsi qu'Umberto Lenzi avait signé par le passé quelques giallos accrocheurs.
Ainsi, il faudra se contenter de quelques scènes de meurtres sanglants et de seconds rôles caustiques ( l'entrepreneur des pompes funèbres, par exemple ) pour espérer se sortir de la torpeur envahissante à la vue de ces jeunes gens très typés et bien souvent à la limite du supportable ( et n'étant guère aidés par une version française assassine ), puisque l'intrigue
ne parviendra pas à captiver réellement, en multipliant autant qu'elle ne cherchera à brouiller les pistes quant à la raison de la fureur de ce fantôme enfantin dont nous n'apprendrons même pas au final le motif véritable de sa haine, l'intrigue préférant bâcler sa sortie de manière simpliste.
En plus, il ne vaudra mieux pas chercher à compter les invraisemblances flagrantes parsemant le film, avec déjà ce cadre inhabité depuis vingt ans mais où l'électricité fonctionne encore, alors que tout est resté en place malgré une porte d'entrée ouverte, tandis que de multiples situations auront un sens de la coïncidence plus qu'effronté, laissant à penser qu'Umberto Lenzi a chercher uniquement à créer un lien entre des situations définies avant l'écriture du script et l'orientation d'ensemble choisie.
L'interprétation est ici terne et sans charisme ni réelle implication, tandis que la mise en scène d'Umberto Lenzi est fade et amène ses effets de manière parfois presque incongrue ( les plans en caméra subjective ).
Les effets spéciaux seront par contre plutôt probants, avec des plans sanglants volontaires mais sans outrance, tout en recherchant à verser dans le macabre ( le bain dans ce liquide laiteux corrosif où flottent des crânes humains ).
Donc, ce "Ghost house" fera partie des films ayant voulu prolonger, de manière quand même assez inutile, l'âge d'or du cinéma horrifique italien, mais dont le manque d'imagination leur sera fatal pour ne laisser subsister que de bien trop rares instants de grâce !
|