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Variation originale et bourrée de suspense et de tension sur le thème du mythe des "Snuff movies", ces films où des humains sont réellement tués devant la caméra, ce "Motel" reste avant tout un huit-clos oppressant et tendu, bougrement intelligent, malgré son postulat de départ d'une simplicité désarmante.
En effet, le script met en scène un couple en panne de voiture sur une route déserte qui va trouver refuge pour la nuit dans un motel minable, sans se douter qu'ils vont devenir l'objet de la convoitise de deux assassins aux ordres du gérant des lieux, celui-ci réalisant des "Snuff" avec la participation involontaire de ses clients.
Le métrage s'attaque directement à la présentation des ses personnages principaux, un couple à bord d'une voiture sur une route secondaire, dont l'homme va réveiller sa compagne en faisant un tête-à-queue pour éviter un raton-laveur, manquant de justesse de sortir de la chaussée, pour nous permettre ensuite de découvrir l'ambiance plus que tendue régnant au sien de ce couple qui semblera bien aigri, notamment au travers des remarques acerbes de la femme, tout en nous laissant appréhender leur isolement sur cette voie dénuée de toute circulation sur laquelle ils semblent en plus complètement perdus.
Les bruits inquiétants en provenance du moteur ne feront qu'accroître l'animosité ambiante et ce sera avec soulagement qu'ils s'arrêteront à une station-service vieillotte voisine d'un motel, où un pompiste quelque peu simplet mais serviable jettera un oeil au moteur pour leur signifier qu'ils peuvent continuer leur route sans danger. Mais très peu de temps après, la panne surviendra, les obligeant à rebrousser chemin à pied pour demander de l'aide au gérant du motel qui ne pourra faire mieux que de leur proposer de rester sur place pour la nuit en attendant le lendemain pour faire réparer leur véhicule.
Cette entame du film aura pour principal but de nous faire s'attacher aux deux personnages principaux, dont nous apprendrons la source plus que douloureuse de leur désunion, et y parviendra facilement grâce au réalisme mis en place, tout en commençant à installer un début de tension avec l'apparition de ce gérant de motel loufoque mais à l'humour déplacé et grossier.
Et alors que l'intrigue semblera marquer une pause lorsque le couple s'installera dans sa chambre minable et délabrée, pour continuer l'introspection des personnages, de violents coups portés aux portes et des appels téléphoniques sans correspondant vont lancer véritablement l'action, même si cela pourra sembler n'être qu'une fausse alerte puisque le gérant leur garantira qu'ils sont les seuls clients.
Ensuite, l'homme, rassuré puisque les coups cesseront, va vouloir regarder la télévision et mettre une vidéocassette qui montrera une mise à mort par pendaison d'un homme dans une chambre et ce sera en voulant changer de registre qu'il retombera sur une autre scène d'agression violente, pour se rendre compte que celle-ci a été tourné dans la chambre même où ils séjournent.
Dès lors, l'intrigue va présenter physiquement la menace en la personne de deux hommes masqués et aux intentions sans équivoque puisque ce sera ceux vus sur les vidéos, entraînant le métrage dans une succession de rebondissements sans aucun temps mort, dirigés vers une action porteuse d'un suspense et d'une tension constante et stressante, qui ménagera également quelques surprises de taille, tout en mettant en lumière le mode opératoire cruel et machiavélique des auteurs de ces agressions filmées par des caméras cachées dans les recoins des chambres de ce motel décidément plein de surprises.
Même dans l'action, le film ne négligera pas ses personnages et s'obstinera de façon positive à nous décrire l'évolution de la relation au sein du couple de héros, rendant leur lutte pour la survie encore plus captivante et prenante.
Mais alors que ce huit-clos dans cette chambre de motel aurait pu très vite tourner court ou se répéter de manière lassante, l'intrigue arrivera toujours à insuffler de nouveaux éléments et des possibilités nouvelles et en même temps tout à fait réalistes pour permettre à l'ensemble de rebondir sur la durée et de tenir la route jusqu'au final, même si celui-ci s'offrira quelques petites facilités pour une happy-end quelque peu surfaite.
De plus, l'omniprésence de la menace représentée par ces deux hommes masqués confinera à l'obsession devant leur ténacité et leur ingéniosité à terroriser à et s'amuser avec leurs victimes, sans pour autant que le réalisateur ne tombe dans le piège facile de les imposer trop souvent à l'écran, pour ainsi prendre définitivement le parti du couple de héros en laissant le plus souvent la caméra suivre leurs efforts pour s'enfuir de ce piège mortel.
Et si le film s'offrira quand même sa part de violence, ce sera en évitant de sombrer dans la facilité d'affrontements directs trop récurrents et surtout en ne s'appesantissant pas sur la gratuité des vidéos "snuff" qui ne seront juste montrées que ce qui sera nécessaire à l'intrigue.
L'interprétation est ici convaincante, avec une Kate Beckinsale tout à fait crédible dominant sans mal un Luke Wilson un peu plus fade, alors que Frank Whaley s'offre une prestation hallucinée édifiante.
La mise en scène du réalisateur est parfaitement adaptée en suivant l'action de près et en ménageant quelques effets de surprise réussis.
Donc, ce "Motel" se montrera diablement efficace et captivant et entraînera avec une facilité déconcertante son spectateur dans son intrigue intelligente qui évacuera complètement sa simplicité d'origine !
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