Réalisateur numéro 1 de la célèbre firme Hammer, le grand Terence Fisher, auteur des remarquables Le cauchemar de Dracula, La malédiction des pharaons ou encore Le retour de Frankenstein, met en scène en 1974 Frankenstein et le monstre de l'enfer (le titre est d'ailleurs assez stupide car la créature en question n'a rien d'un monstre de l'enfer), qui constitue le dernier film qu'il ait tourné. Comme d'habitude, l'esthétique est très soignée. On retrouve ici une nouvelle fois le docteur Frankenstein, interprété comme toujours par Peter Cushing. Ici, Frankenstein règne en maître dans un asile. Il se retrouve avec un assistant dévoué, le jeune Simon Helder, qui est lui aussi médecin et a été interné après une parodie de procès (la justice qui est loin d'être équitable est une constante dans le cinéma de Fisher). Frankenstein bénéficie aussi de l'aide de la belle Sarah, une jeune femme muette. Le docteur Frankenstein pratique une nouvelle fois des expériences sur les morts. Ici, il redonne la vie à l'un des occupants de l'asile (lequel s'est suicidé) mais en lui donnant le corps d'une bête qui ressemble au mélange d'un gorille et d'un homme. Comme souvent, si Fisher est bien au dessus de tous les autres réalisateurs estampillés Hammer, c'est qu'il ajoute à ses films une considération sociale évidente. Ici, le monstre a consicence de ce qu'il est devenu (il se souvient des moments où il était un humain) et il souffre de sa nouvelle condition. Frankenstein a une fascination pour ce monstre. Mais surtout, ce monstre permet à Fisher de montrer que les gens rejettent et s'en prennent à ce qui est différent. La fin du film est assez pessimiste. Quoiqu'il en soit, Frankenstein et le monstre de l'enfer est une nouvelle réussite de Fisher, même si son dernier film n'est pas son meilleur.
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