Réalisateur numéro 1 de la célèbre firme Hammer, le grand Terence Fisher, auteur des remarquables Le cauchemar de Dracula, La malédiction des pharaons ou encore Le retour de Frankenstein, met en scène en 1961 La nuit du loup-garou (on lui préférera son titre original, beaucoup plus en adéquation avec la thématique du film, The curse of the werewolf qui signifie La malédiction du loup-garou). Comme souvent dans les films de la Hammer, La nuit du loup-garou bénéficie d'une superbe esthétique, très colorée. Autant le dire dès le départ, ce qui fait de ce film un très grand film gothique, c'est que Terence Fisher y inclut une considération sociale qui saute aux yeux. Dans ce film qui se déroule en Espagne (et non en Angleterre comme c'est généralement l'habitude pour les films estampillés Hammer), on est d'ailleurs assez proche d'un film de Luis Buñuel avec le peuple que l'on oppose aux nobles, avec la beauté que l'on retrouve souillée. Dans le film, à de nombreuses reprises, on voit qu'il y a un rapport maîtres-esclaves. Le héros principal, joué par un jeune Oliver Reed (à la présence magnétique), est d'ailleurs issu du peuple et victime d'une malédiction qui l'empêche de vivre normalement. Le film de Fisher utilise les ressorts du film d'horreur mais est avant tout une tragédie. Au final, Terence Fisher livre ici un film humaniste très fort, qui est d'abord un hymne à la tolérance. La nuit du loup-garou est une grande réussite à découvrir sans plus tarder.
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