Avec mercredi folle journée !, Pascal Thomas (auteur récemment du grand appartement avec Laetitia Casta ou encore de L'heure zéro) réalise une comédie chorale. Les personnages évoluent chacun de leur côté mais il y a bien un point commun : celui des enfants. Pascal Thomas dresse en fait un portrait de notre société en prenant comme référent des enfants. Et Pascal Thomas livre certes un film qui se déroule sur le ton de la comédie, mais il montre par la même occasion une société où de nombreuses personnes demeurent livrées à elles-mêmes, paumées, inconscientes de leurs actes. Ainsi, Vincent Lindon, qui interprète un excellent Vincent Socoa, symbolise à lui tout seul une grande partie du film. Vincent Socoa est un homme divorcé 2 fois qui fréquente une autre femme, avec qui cela ne se passe pas mieux puisqu'il se fait quasiment jeter de l'appartement de celle-ci. Il a eu une fille de son second mariage qu'il ne voit que rarement en raison de son travail (qu'il va rapidement perdre au début du film) mais surtout de ses abus qui consistent à jouer inconsidérément à des jeux (jeux de cartes, courses de chevaux). Mercredi folle journée ! Est intéressant car il montre une journée qui a lieu entre Vincent Socoa et sa fille : les rapports entre ces deux personnages, qui se connaissent pourtant, vont donner lieu à des scènes d'une grande tendresse. Victoria voit son père faire des actes extrêmement peu glorieux (extorsion d'argent, audience devant les Tribunaux judiciaires, jeux dans les courses de chevaux, mensonges multiples) mais elle porte un regard attendri devant un père qu'elle voit rarement. C'est elle d'ailleurs qui sauve son père du cercle vicieux et infernal dans il s'était mis sur le plan économique. Vincent Socoa montre lui aussi des grands signes de tendresse envers sa fille. Mais le film n'est pas focalisé que sur ses personnages. Il montre aussi des enfants abandonnés à eux-mêmes (qui pourtant vont aller jusqu'à sauver un enfant perdu). Surtout, Pascal Thomas montre deux choses antinomiques qui ont lieu tous les jours dans le monde : la mort (symbolisé par le personnage joué par Isabelle Carré, lequel n'arrive pas à affronter le monde quotidien) et la vie (avec l'accouchement de la femme du commissaire de police dans le film). Portant un regard assez juste sur la société avec des enfants qui sont plus responsables quelque part que leurs parents, Pascal Thomas réalise une comédie d'un ton particulier très intéressante à regarder.
|