Réalisateur espagnol passionnant, Julio Medem (auteur des superbes L'écureuil rouge, Lucia et le sexe ou encore Vacas) fait avec Les amants du cercle polaire un film qui est purement dans le style de cet auteur atypique. Il est question d'un amour impossible entre les deux personnages principaux du film, Ana et Otto (dont les noms sont des palindromes car on peut les lire dans le sens, ce qui est tout sauf un hasard de la part du réalisateur). Un amour qui a lieu depuis l'enfance (il démarre à la sortie de l'école, ce qui indique déjà le lien entre l'enfance et la passion) et qui se prolonge lorsqu'ils sont adultes de ces deux personnes (sur le fameux cercle polaire, dont le distance est une métaphore de cet amour éternel). Avec comme à son habitude une superbe photo, une mise en scène très fluide, Julio Medem réalise un film où le maître mot est l'amour. Un amour qui paraît certes impossible mais qui montre la passion de deux êtres, lorsqu'ils sont loin l'un de l'autre. Les jeux du hasard sont fondamentaux dans le film, le réalisateur disséminant divers indices qui montrent que ces deux personnes sont souvent proches de se retrouver mais se ratent à chaque fois. Le film est comme souvent chez Medem beaucoup situé entre rêve et réalité. D'ailleurs, la fin du film, qui peut paraître désespérée, laisse pourtant dans la tête du spectateur un doute subsister. Au final, Les amants du cercle polaire est un drame romantique passionnant, qui révèle une nouvelle fois l'étendue du talent d'un auteur qui n'est pas aussi renommé mais tout aussi passionnant que son compatriote Pedro Almodovar.
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