Réalisé aux Etats-Unis en 1980 par le grand cinéaste français Louis Malle, Atlantic City est une très belle réussite.
Au carrefour de plusieurs genres : polar, comédie sentimentale, fresque sociale, film noir, Atlantic City (le Las Vegas de la côte est des Etats-Unis) adopte un ton très attachant, où le spectateur retrouve avec plaisir l’immense acteur Burt Lancaster dans le rôle de Lou, vieux gangster sur le retour qui va tenter de raviver sa jeunesse après sa rencontre avec un couple qui vient de dérober de la cocaïne à la mafia locale.
Egalement interprétée (superbement) par Susan Sarandon et Michel Piccoli, le film de Louis Malle s’attache surtout à dresser les portraits de quelques personnages paumés mais qui vont essayer de se battre, la trame policière restant secondaire.
Louis Malle aborde avec mélancolie le thème du passé et des illusions brisées. La relation qui va s’établir entre Lou (Lancaster), vieux malfrat qui n’a jamais pu accéder à ses rêves de gloire, et Sally (Sarandon), jeune femme perdue dans une existence morne et sans surprise, devient le cœur de ce film délicat et d’une grande humanité, chacun souhaitant réaliser son rêve. Celui de Lou étant d’être respecté, celui de Sally, de quitter à tout prix la ville et son existence passée.
Mais les rêves ne sont souvent qu’illusoires, et les personnages de Malle en feront les frais, le tout étant de rester humain dans un monde où l’argent règne en maître absolu.
Film désenchanté mais pas désespéré, Atlantic City est assurément l’un des plus beaux films de Louis Malle, l’un des plus émouvants aussi. Il a été très justement récompensé par le Lion d’Or au festival de Venise 1980.
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