Premier film réalisé en 1957 par Louis Malle (qui avait 25 ans à l’époque du tournage et qui avait seulement co-réalisé avec Jacques-Yves Cousteau le film documentaire Le monde du silence), Ascenseur pour l’échafaud est une éclatante réussite.
Adapté d’un roman policier écrit par Noël Calef, le film de Louis Malle est d’une grande maîtrise visuelle, d’autant plus qu’il s’agit d’un premier film. Interprété magistralement par Jeanne Moreau et Maurice Ronet, Ascenseur pour l’échafaud est une œuvre d’une grande noirceur, où la fatalité rôde. Récit de deux amants (Moreau et Ronet, donc) qui décident de se débarrasser du mari encombrant, le film instaure une atmosphère tendue qui ne lâche jamais le spectateur.
Bâtissant le suspense sur la poisse qui poursuit le héros joué par Ronet, Ascenseur pour l’échafaud devient vite étouffant, insoutenable. Alors que le crime devait être quasi-parfait, rien ne se passe comme prévu, entraînant un enchaînement absurde de circonstances qui ne peut que déboucher sur la culpabilité du couple adultère.
Brillamment mis en musique par Miles Davis (improvisée et jouée directement), le film ne laisse aucun échappatoire à ses deux héros, surtout le personnage de Ronet, poursuivi par une fatalité inéluctable.
Rigoureux et tragique, Ascenseur pour l’échafaud est une œuvre envoûtante, qui se rapproche par son ambiance des films noirs américains, d’autant que Louis Malle se garde bien de juger ses personnages.
C’est le premier film de Malle et un coup de maître, qui n’a rien perdu aujourd’hui de son pouvoir de fascination.
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