Réalisé en 1963 par le grand cinéaste français Louis Malle, adapté du roman éponyme de Drieu La Rochelle, Le feu follet est une des plus grandes œuvres de son auteur.
Magnifiquement interprété par Maurice Ronet dans le rôle d’Alain Leroy, le film est une méditation douloureuse sur le mal de vivre et sur l’acte de suicide.
Pourtant, Alain Leroy a tout pour être heureux mais un vide existentiel s’empare de lui et ne lui donne plus l’envie de vivre. Il constate avec effroi le néant de son existence et ne peut le supporter.
Dans ce film sombre et pessimiste qui se déroule sur une journée, Louis Malle suit sans juger l’errance de cet homme, âme en peine qui ne croit plus à la beauté de la vie et qui décide de mettre fin à ses jours.
Encore jeune mais regrettant déjà la fuite de sa jeunesse et du temps, Alain Leroy veut devenir immortellement jeune en se tuant. La mort, c’est le retour à la vie de Leroy, sa renaissance, le seul geste vraiment courageux qu’il aura fait dans une existence programmée, sans surprise, vide de sens.
Au rythme des sublimes Gymnopédies d’Erik Satie, Leroy erre dans Paris et regarde ce qui l’entoure, comme ces sublimes plans muets de visages de femmes…
Filmé dans un majestueux noir et blanc, Le feu follet crée un malaise insidieux, terrifiant, mais s’autorise d’admirables images poétiques.
Complètement épuré, c’est incontestablement un chef d’œuvre qui mérite d’être vu et revu, à condition de ne pas être hermétique à l’atmosphère lancinante et mortuaire du film, et qui demeure un des sommets artistiques de la filmographie de Louis Malle.
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