Réalisé en 1978 par le grand cinéaste américain Terrence Malick, auteur des remarquables La ballade sauvage, La ligne rouge ou encore Le nouveau monde, Les moissons du ciel est une véritable splendeur.
Le film est une incroyable expérience picturale et sensorielle, qui magnifie les vastes paysages américains du XIXème siècle, un peu à la façon de cinéastes comme David Wark Griffith ou John Ford.
Sur une trame classique de triangle amoureux, Malick offre des images à couper les souffle, accordant autant d’intérêt au ciel qu’à la terre. Entre la misère des villes surpeuplées de l’Est américain et la magnificence des grands espaces, le cinéaste illustre la lutte de l’homme contre la Nature mais aussi la lutte entre les classes supérieures (les propriétaires) et les classes inférieures (les ouvriers).
Formidablement interprété par Brooke Adams, Richard Gere et Sam Shepard, Les moissons du ciel recourt à des techniques héritées du cinéma muet qui donnent naissance à des images géométriques nettement dessinées, d’une pureté inégalée.
Par ailleurs, Malick convoque aussi le récit biblique et l’applique magistralement dans la fabuleuse séquence des sauterelles qui illustre le combat inégal de l’homme contre la Nature, débouchant sur une sorte d’apocalypse.
Au sein de cette Nature omniprésente, Malick dresse un portrait particulièrement saisissant de la condition humaine. Partagée entre deux hommes qui veulent la posséder, le personnage de Brooke Adams ne veut appartenir à personne et ne souhaite que sa liberté. La tragédie humaine se fond dans l’immensité des paysages, donnant un cachet pastoral vraiment impressionnant au film.
Rythmé par la somptueuse bande-son d’Ennio Morricone, Les moissons du ciel est un film fascinant, visuellement splendide et dont les images restent dans la tête du spectateur longtemps après la vision. Superbement mis en scène, le film est d’un lyrisme saisissant, où chaque chose de la Nature semble dotée de vie. C’est assurément une des œuvres majeures du cinéma américain des années 1970.
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