Réalisé en 1970 par le prolifique cinéaste espagnol d’exploitation Jess Franco, auteur de films étranges mais parfois réussis comme Les cauchemars naissent la nuit, Le diabolique docteur Z ou encore Eugénie, Vampyros lesbos est un de ses films les plus cultes.
Variation sur le mythe de Dracula, Vampyros lesbos est basé sur la rencontre de deux jeunes femmes en Turquie, la blonde et charmante Miranda (jouée par Ewa Ströberg) sans cesse hantée par des rêves bizarres, et la sublime comtesse Nadine Karody, interprétée par la première muse de Franco, la superbe Soledad Miranda. Comme souvent chez Franco, la trame se réduit au minimum, afin que le célèbre cinéaste puisse laisser libre cours à son imagination débordante. Vampyros lesbos se présente comme un rêve éveillé, totalement irrationnel et nimbé d’un érotisme typique de Franco. Rythmé par une fantastique bande-son d’easy-listening (mondialement reconnue), Vampyros lesbos est une expérience très curieuse, un film lancinant mais peuplé de fantômes, d’apparitions, de vampires, créant un univers onirique très particulier.
Si on peut rester hermétique à ce pur spectacle seventies, il faut cependant reconnaître à Vampyros lesbos de ne ressembler à rien de connu, si ce n’est à du Franco. Dans une ambiance vaporeuse gorgée d’érotisme, quelque chose de troublant se produit, emmenant le spectateur dans une fantasmagorie qui lui échappe.
Vampyros lesbos est assurément l’un des plus célèbres films d’exploitation jamais réalisé. Plus de 30 ans après sa réalisation, il demeure toujours aussi fascinant et mystérieux. Soledad Miranda, tragiquement disparue à l’âge de 27 ans en 1970, y est impériale. C’est l’une des réussites majeures de Jess Franco.
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