Réalisé en 1981 par le grand Brian De Palma, Blow out est une variation très intéressante sur le célèbre Blow up de Michelangelo Antonioni, sauf que le son a ici remplacé l’image.
En effet, dans Blow up, une photo semble faire penser qu’un meurtre a été commis est agrandie, et plus elle est agrandie, plus elle devient trouble, donc moins le meurtre est discernable. Dans Blow out, c’est un son qui semble faire penser qu’un crime a été commis.
Mais De Palma en fait un film très personnel, peut-être même l’un de ses plus personnels.
Superbement interprété par John Travolta et Nancy Allen, Blow out est surtout une déchirante histoire d’amour. Si on retrouve évidemment toute la virtuosité du cinéaste américain, l’atmosphère fataliste et le lyrisme qui se dégage du film en font une très grande réussite et démontrent que De Palma est parfaitement capable d’émouvoir.
La fabuleuse séquence finale est l’une des plus impressionnantes et des plus intenses scènes réalisées par De Palma, d’un suspense quasi-insoutenable, que seule la séquence finale du magistral L’impasse (du même De Palma) égalera en terme de suspense et d’émotion.
Et le dernière phrase du film (ceux qui l’ont vu comprendront, car je ne veux spoiler) prononcée par Travolta restera longtemps dans la mémoire du spectateur : « c’est ça, un cri… ».
Dernier film de ce qu’on peut appeler la première période de De Palma, le cinéaste américain explorera ensuite d’autres contrées cinématographiques, comme ses célèbres Scarface ou Les incorruptibles, tout en gardant sa virtuosité intacte.
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