Avec Dillinger est mort (immense réalisateur auteur notamment du cultissime La grande bouffe), Marco Ferreri réalise un de ses films les plus pessimistes. Le film est quasiment dans un huit-clos où l'on voit une famille bourgeoise avec un mari qui s'ennuie royalement au quotidien (alors que sa vie est cossue) et sa femme qui semble elle aussi ne se passionner pour rien (elle agit comme un zombie, on ne la voit d'ailleurs qu'au lit, après avoir pris des médicaments pour s'endormir au plus vite et donc quitter pendant un moment notre société). L'immense acteur Michel Piccoli, qui interprète le rôle principal dans ce film ne fait que manger et, relative nouveauté pour l'époque, regarder la télévision. Ferreri critique de manière très claire la société de consommation et la pauvreté des programmes télévisés, thèmes qui sont toujours d'actualité. On pourrait même dire que ce constat fait dans les années 70 se révèle encore plus exact 35 ans plus tard. La fin du film, comme souvent chez Ferreri, est radicale, même si elle apparaît bien dans le prolongement du métrage. Heureusement que le film comprend quelques doses d'humour, sinon il serait très difficile à regarder. Un film implcacable, qui demeure certainement un modèle pour un réalisateur actuel tel que Michael Haneke. Au final, Dillinger est mort se révèle passionnant, mais à voir en toute connaissance de cause car il n'est pas d'accès facile et assez radical dans son propos.
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