CRITIQUE DVD

Syriana, mystérieux nom de code employé aux Etats-Unis, est également le nom du film multiprimé du pluri-talentueux Stephen Gaghan. On peut y apercevoir un George Clooney (oscarisé pour l'occasion) moins à son avantage que jamais, qui livre comme d'autres une performance remarquable, ainsi qu'un sens certain de la mise en scène.

Pourtant, Syriana ne convainc pas (ou si peu), la faute à la monstrueuse somme d'informations tordues qu'il délivre et à la débauche de protagonistes (un nouveau par minute !) qui s'expriment dans un langage somme toute bien trop élitiste pour le commun des mortels qui n'a pas récemment suivi de cours de géopolitique. L'intrigue, relativement floue, se suit à grand peine, et ce malgré la présence de moments particulièrement forts, qui laissent effectivement à penser que Syriana est bien le grand film attendu pour qui lit Ben Laden Magazine chaque soir avant de s'endormir. Objectivement, ce n'est pas mon cas.

L'image du film, pas spécialement originale, malgré quelques scènes aux coloris volontairement brûlés, ne souffre d'aucun défaut particulier. Un cinémascope tout ce qu'il y a de plus rigoureux, en somme.

Un sans faute également d'un point de vue sonore, les deux pistes en Dolby 5.1 (VO ou VF) suivant la même logique de parfaite restranscription des dialogues et de ciselage des ambiances plus explosives.

L'éditeur, pas avare pour une fois, a pris l'initiative d'agrémenter un film "d'auteur" d'un second disque réservé aux suppléments. Attention louable, sauf que les bonus proposés n'ont absolument rien d'exceptionnel :

On retrouve en premier lieu un entretien avec Clooney (9'), qui revient sur sa vision du film et son rôle avec un certain amour de l'autocongratulation.

L'entretien avec Matt Damon (7') qui lui succède n'est guère plus reluisant, malgré l'agréable présence de courtes images de tournage entrecoupant les propos du comédien.

Le Making-of (26'), intitulé "Réalité et drame", est nettement plus aguicheur. Et pour cause, sa durée plus conséquente permet une bien meilleure approche du projet, avec un nombre considérable d'images hors-champs et d'interventions du réalisateur, qui ne cache pas son inquiétude d'être allé tourner au Moyen-Orient. Il s'avoue d'ailleurs très soulagé d'avoir pu mener à bien son projet sans trop d'encombres de ce côté-là.

Un documentaire (11') tente ensuite d'embrigader de manière assez racoleuse le spectateur via un procédé tout simple qui consiste à désigner les vilains pas beaux et à faire croire que chacun peut faire, à son échelle, une bonne action qui rendrait le monde meilleur. On a vu mieux.

Trois scènes inédites (6') sont également présentées, dans une qualité tout à fait honorable. Si elles n'apportent pas grand chose à un film déjà confus, leur présence ici n'en demeure pas moins tout à fait bienvenue.

Ce second disque de suppléments se clôt sur une bande-annonce (2') malheureusement non sous-titrée.

Rien d'exceptionnel non plus du côté du packaging, constitué d'un simple fourreau vertical accompagné de son amaray noir classique. A noter que l'image utilisée au recto reprend une variante légèrement déformée de l'affiche française d'origine, et que son homologue américain lui aurait été préférable.

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