Réalisé en 1980 par l’américain Jeff Lieberman, auteur des sympathiques Blue sunshine et Au service de Satan, Survivance est un survival classique mais fort efficace.
Si le scénario n’a rien d’original, Lieberman parvient à créer une atmosphère pesante, semblant menacer de manière permanente les cinq jeunes venus camper dans une forêt magnifique mais isolée de tout.
Certes, les personnages sont archétypaux, comme souvent dans ce type de production, mais Lieberman utilise à merveille les paysages naturels (une forêt, un cimetière perdu au milieu, une église isolée), qui sont aussi importants que la fameuse présence qui effraie nos héros. Ayant bien retenu les leçons du superbe Délivrance de John Boorman, le réalisateur dessine un espace où la Nature est belle et dangereuse à la fois.
Renforcée par une lumière blanchâtre inquiétante, l’ambiance devient de plus en plus mystérieuse, nos cinq héros rencontrant des personnages étranges, comme cette famille composée d’un paysan, de sa femme et de leur fille.
Lieberman joue d’ailleurs davantage sur la suggestion. Peu d’effets gore, mais un climat menaçant, hostile, malaisant qui ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que le film avance. Lieberman maintien le suspense jusqu’au bout, parvenant parfois à créer la surprise, même si on pourra regretter un peu le côté grand-guignolesque de la scène finale.
Notamment interprété par un tout jeune Gregg Henry (l’un des comédiens fétiches du grand Brian De Palma, présent dans les excellents Body double, L’esprit de Caïn ou encore Femme fatale), un imposant George Kennedy (solide second couteau du cinéma américain des années 1960-70) et une juvénile et peu farouche Jamie Rose (future héroïne de la fameuse série Lady Blue, au milieu des années 1980) qui se dénude allégrement, Survivance se laisse suivre sans déplaisir.
Si le film est loin d’être exceptionnel, il est néanmoins plutôt bien mené et réalisé très correctement. Et un film qui utilise au début le culte Heart of glass de Blondie ne peut être foncièrement mauvais !
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