Avec Mémoires d'un zombie, le réalisateur Andrew Parkinson réalise un très intéressant drame à connotation romantique. Le pitch de base est assez simple : un jeune homme, Mark, qui , après une dispute avec sa petite amie, se rend dans la campagne dans le cadre de sa thèse (il est étudiant). Là, il est mordu par une personne infectée par un étrange virus. Et c'est là que commence tout l'intérêt du film, à savoir on va assister progressivement à la déliquescence physique de notre héros. Tourné quelque part dans le style du documentaire (le début et le fin du film montre la petite amie de Mark chez un docteur en train de tenter d'expliquer la disparition de son amie). Andrew Parkinson renouvèle complètement le genre de films de morts vivants en nous proposant une approche tout à fait originale. La trransformation progressive de Mark est vécue comme une maladie qu'il tente de soigner (pommades et autres). D'ailleurs, un peu à l'instar de Seth Brundle, le héros de la mouche, il tente d'échapper à sa condition. Il refuse de devenir un non-humain et fait tout pour résister. Oui mais voilà le processus est irrémédiable et l'on voit bien que Mark, à contrecoeur est obligé de tuer des gens pour obtenir ensuite de la nourriture. Il tente de rester humain en pensant sans cesse à sa petite amie. Jamais complaisant, le métrage d'Andrew Parkinson montre un personnage qui souffre de savoir ce qu'il devient, qui souffre de ne plus pouvoir sa copine (la scène où il l'endort et l'emmène quelques instants avec lui pour l'observer est d'un grand romantisme). L'aspect documentaire du film avec Mark qui raconte en voix-off ce qui lui arrive en enregistrant les évolutions de sa maladie ajoute au côté dramatique. Pour finir, on notera que Andrew Parkinson est inmanquablement le digne successeur d'un réalisateur indépendant culte, à savoir l'allemand Jorg Buttgereit (auteur des 2 Nekromantik, de Schramm et de Der Todesking). En effet, le romantisme désespéré et la musique du film rappellent les films de Buttgereit (quelques scènes, notamment celle de la tête qui est séparée du corps ou les différentes scènes où il se contorsionne par terre sont des clins d'oeil à Buttgereit). La thématique abordée aussi, dans le rapport à la mort rappelle le réalisateur allemand. En tout cas, ce dernier peut êtrefier de cet excellent film d'Andrew Parkinson.
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