Jenifer signe le grand retour de Dario Argento. Après nous avoir offert des spectacles inégaux (Le sang des innocents) voire carrément indignes de son talent (Le fantôme de l'opéra), Argento signe avec Jenifer un opus proche du giallo fort intéressant. Le pitch est relativement simple au premier abord : un flic quelque peu au bout du rouleau tue un homme qui tentait de mettre fin à la vie d'une jeune femme. Jusque-là, du relativement classique, en tout cas en apparence (mais les apparences sont souvent trompeuses...). Cette jeune femme, Jenifer, est un être assez étrange : dôté d'un corps superbe, elle a une tête monstrueuse qui la rapproche plus du côté animal. D'ailleurs, tout le film d'Argento, d'une grande maîtrise technique, joue beaucoup sur les effets contraires : attraction et répulsion du flic vis-à-vis de cette jeune femme ; côté quasiment infantil et gentil de Jenifer mais de l'autre côté cannibalisme de cette personne. Jenifer est un opus particulièrement malaisant qui bénéficie de scènes sanglantes sans concession et de scènes érotiques osées assez étranges. Car on n'a pas vraiment l'impression que cette relation est une relation d'amour mais plutôt une relation sauvage. Dario Argento dresse le portrair de cette fameuse Jenifer qui se révèle particulièrement possessive et tue toutes les personnes qui entourent la vie du flic qu'elle tente de garder pour elle seule. La scène finale, qui est quelque part assez cynique, montre que cette histoire est cyclique et peut à nouveau redémarrer... Au final, Jenifer est un opus très réussi de la saison 1 des Masters of horror aussi bien sur le plan technique que sur le plan scénaristique. Notons également que les deux acteurs principaux sont très crédibles.
|