Avec L'armée des ombres, Jean-Pierre Melville (également auteur entre autres du cercle rouge) adapte le roman de Joseph Kessel. Il s'agit pour le réalisateur français, spécialiste des films noirs (dans la pure tradition des films noirs américains), de brosser le portrait d'hommes et de femmes qui se sont battues à leur manière sous la Seconde Guerre Mondiale pour continuer le combat. Autrement dit, il s'agit pour Melville de rendre justice aux résistants qui ont été jusqu'à donner leur vie pour la France. Ainsi, Melville brosse le portrait d'un réseau de résistants à partir du personnage principal, Philippe Gerbier, qui est incarné par un formidable Lino Ventura. Melville se sert de son expérience du film noir pour réaliser un film extrêmement sombre et intriguant. Pendant tout le film, l'ombre de l'occupant – à savoir l'Allemagne – est prédominant dans un film censé se dérouler en 1942. Dans un superbe noir et blanc, il livre une intrigue qui montre un réseau de personnes qui est prêt, quitte à mourir, à tout faire pour que la résistance continue à exister. Le film se manifeste par des morceaux de bravoure, de sacrifice et évidemment parfois par des trahisons. Meville s'intéresse avant tout à l'humain dans ce film. Pour autant, il n'héroïse par ses personnages qui font des actes parce qu'ils savent qu'ils doivent le faire. Il n'y a pas d'arrière-pensée pour ces personnes qui cherchent avant tout que leur pays devienne de nouveau libre. Notons que les acteurs du film sont tous excellents. L'armée des ombres est incontestablement un film essentiel sur la Résistance
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