Malgré un postulat de base original, ce "La nonne" ne fera guère preuve d'inventivité et illustrera son sujet de manière prévisible et terne en sous-exploitant son personnage de nonne fantomatique.
Le script suit une demoiselle dans son enquête pour découvrir qui est la mystérieuse nonne fantomatique ayant tué sa mère sous ses yeux, l'amenant à découvrir un secret macabre.
Après une brève séquence d'introduction impliquant la dureté et la rigidité de cette nonne terrorisant ses six élèves féminins et une très courte présentation des quatre jeunes adultes appelés à devenir les personnages principaux, le métrage s'aventurera dans une première scène cherchant à installer un climat de tension, sans y parvenir à cause d'effets bien trop anticipables, alors que l'apparition de ce fantôme certes assez graphique dans sa robe noire de religieuse sera déjà bien trop rapide et sans impact, pour le meurtre peu sanglant de la mère de la future héroïne.
Ensuite, l'intrigue s'éparpillera à essayer de rester mystérieuse quant à l'origine du spectre, devenant tout au plus confuse, en nous faisant suivre les investigations de cette jeune femme d'abord en Amérique, puis en Espagne, sur les lieux même où tout a commencé, tout en avançant sporadiquement quelques séquences de meurtres causés par cette nonne décidément bien agressive envers ses anciennes élèves.
Mais hélas, en plus d'une intrigue cousue de fils blancs donnant toujours au spectateur une longueur d'avance sur les protagonistes ( dommage pour le suspense ! ), le film ne s'énervera jamais et déroulera ses petits rebondissements sur un rythme poussif, et même les trop rares séquences mettant en présence de la religieuse fantôme n'obtiendront jamais l'effet escompté en restant prévisibles et timides, avec une utilisation de l'eau inspirée du "Dark water" d'Hideo Nakata mais sans le même résultat terrifiant, et mêmes les quelques effets gores seront vite expédiés lors de crimes lorgnant le plus souvent du côté du "slasher" basique.
De plus, l'aspect religieux de l'intrigue ne sera que très peu mis en avant et ne versera jamais dans l'attrait que l'on peut trouver dans la "nunsploitation", décevant ainsi également les amateurs du genre, le film n'étant jamais sulfureux.
Il ne faudra pas non plus chercher du côté des personnages pour rehausser l'intérêt de l'ensemble, puisque ceux-ci seront tous sans exception fades ou stéréotypés, avec quelques soupçons d'humour ratés, mais le pire restera sans aucun doute le twist final, complètement à côté de la plaque et insipide au possible.
L'interprétation est ici terne et sans aucune présence à l'écran, alors que la mise en scène du réalisateur en plus de peiner à donner le moindre rythme au métrage, foirera les apparitions du fantôme en les rendant bien trop stylisées.
Les effets spéciaux sont acceptables, avec des plans gores simplistes, jamais jouissif et encore moins expansif, tandis que le maquillage de la nonne est plutôt réussi.
Donc, ce "La nonne" ne risquera pas de faire date dans le cinéma de genre hispanique, dont le renouveau de ces dernières années nous avait habitué à de bien meilleures surprises !
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