C'est en détournant basiquement le sujet du "Jurasic Park" de Steven Spielberg que ce "Les dents de sabre", directement destiné au marché télévisuel et à celui du DVD, vient nous conter sa petite histoire guère originale mais parfois généreuse.
Le script place sur une île paradisiaque abritant un futur parc de loisirs mettant en avant des tigres préhistoriques recrées génétiquement quelques investisseurs et une bande de jeunes, qui vont se retrouver confrontés au félins lâchés dans la nature.
Après une séquence d'introduction classique avançant une première agression surprenant légèrement par son côté sanglant, le métrage pose les bases de son intrigue en nous présentant ses différents personnages, le propriétaire de cette île située dans les Fidji s'apprêtant à accueillir les futurs investisseurs de son parc de loisirs thématique basée sur l'exploitation d'un zoo présentant des tigres préhistoriques, les fameux "dents de sabre", alors que de petits soucis de sécurité l'agacent et qu'il doit également recevoir quelques jeunes venus sur place presque par enchantement pour participer à un jeu débile de quête d'objets.
Cette présentation restera d'un classicisme béat, tout en cherchant vaguement à soutirer quelques sourires par l'humour potache manié par les jeunes aux caractères stéréotypés au possible, mais se montrera quand même parfois plus percutante grâce aux personnalités des autres protagonistes, plus marquées et volontaires.
Ensuite, le métrage déclinera ses différents sous-intrigues sur un rythme régulier et assez vif, en les parsemant de séquences souvent généreusement sanglantes lorsque les tigres s'attaquent à leurs victimes en les décapitant et en les démembrant, mais sans pour autant verser dans la démesure et en restant toutefois largement prévisible.
Le schéma du film ne s'éloignera pas hélas un instant des habitudes du genre et seules quelques idées farfelues ( le troisième tigre, la quête des objets par les jeunes déclenchant les hostilités ou encore le mauvais oeil dont serait victime l'héroïne du film, par exemples ) viendront "enrichir" l'ensemble, tout en laissant de trop nombreuses ellipses plomber la "crédibilité" de l'ensemble.
Mais heureusement, le métrage sera plutôt fertile en scènes d'agression par ces tigres et, même si celles-ci utiliseront les moyens d'usage pour essayer de créer de la tension ( caméra subjective et intrusion des tigres dans les décors notamment ), elles seront la plupart du temps jouissives et n'hésiteront pas à placer devant la caméra le résultat sanglant des dégâts causés sur les humains, à grands coups de corps éparpillés dans des flaques de sang.
L'interprétation sera ici sans réelle présence devant la caméra, et seul Nicholas Bell parviendra à se montrer quelque peu charismatique.
La mise en scène du réalisateur est dynamique mais sans originalité, tout en utilisant avec efficience ses effets.
Les effets spéciaux sont globalement probants, mais l'utilisation du numérique pour l'animation des tigres restent néanmoins visible et même certains effets sanglants employant cette technologie en devienne presque ratés.
Donc, ce "Les dents de sabre" arrivera en partie à compenser son manque d'originalité de fond par son aspect volontaire et parviendra à se suivre sans ennui, mais sans pour autant laisser la moindre trace dans les mémoires !
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