Avec Alice ou la dernière fugue, Claude Chabrol fait une incursion dans le film fantastique. Le film est d'ailleurs très étrange. Le pitch est le suivant : Alice Carroll (la référence à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll est on ne peut plus explicite), interprétée par Sylvia Kristel, décide de quitter son petit ami, qui l'ennuie terriblement. En prenant la voiture de nuit, sous la pluie, elle a soudainement le pare-brises qui est abîmé. Elle enlève le verre abîmé qui lui permet d'entrer dans un autre monde. Comme Alice au pays des merveilles, elle passe de l'autre côté du miroir. Sauf que le monde dans lequel elle entre n'a rien de merveilleux. Elle se retrouve dans un espèce de château avec autour une forêt. Alice est invitée à dîner avec la personne qui habite ce lieu et à rester pour la nuit. Le lendemain elle ne voit plus personne. Elle remarque d'ailleurs qu'il lui est impossible de quitter ce lieu. En prenant sa voiture (laquelle a été bizarrement réparée) ou à pied, elle constate qu'elle revient toujours au même endroit. Elle rencontre plusieurs personnes qui semblent sortir de nulle part mais qui refusent de répondre à la moindre de ses questions. Les dialogues qui ont lieu avec ces diverses personnes sont assez souvent amusantes. A l'instar des oiseaux que montre le personnage joué par Thomas Chabrol, Alice donne l'impression d'être dans une cage. Les plans utilisés par Chabrol rendent le film très étrange. On a l'impression qu'Alice est observé par quelqu'un. D'ailleurs, si le film est un hommage à Fritz Lang (certainement par le contraste des zones d'ombre et de lumière), on pense plutôt que la référence dans Alice ou la dernière fugue est Hitchcock par la musique et les plans de cinéma. En somme, le film est très intéressant et se permet un twist final tout à fait logique, qu'a déjà dû voir l'ami Shyamalan (auteur du Sixième Sens).
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