Adapté d'un manga de Maruo, Midori est un film d'animation qui est à réserver aux adultes. D'ailleurs, le film est interdit dans plusieurs pays, dont sa patrie d'origine, le Japon. Ce film d'animation est divisé en chants. Midori s'apparente à un cauchemar sur pellicule. La jeune Midori, une fillette de 12 ans, innocente et pure, voit sa mère décéder dans d'atroces conditions. Ensuite elle se retrouve séquestrée par une troupe de cirques peuplée de « freaks » (un peu comme dans le fabuleux film du même nom de Tod Browning) : devenue l'esclave de ces gens, Midori (dont le personnage n'est pas sans rappeler une certaine Cosette) est violée, violentée et doit faire tout ce qu'on lui demande. Elle voit même plusieurs fois ses persécuteurs forniquer dès qu'ils en ont l'occasion. Midori se retrouve donc à vivre au milieu de personnes inhumaines et amorales. La conception minimaliste du métrage avec des décors dépouillés et une animation réduite au strict minimum ne rend que plus impressionnantes les scènes auquelles on assiste. Car le film est difficilement soutenable en montrant un monde sadique peuplé de gens horribles qui vivent dans des conditions difficiles. Les images surréalistes particulièrement macabres se succèdent. On assiste à la mise à mort d'animaux, à la déformation et à la mort d'hommes et de femmes. Au milieu de tout ça, on trouve un nain magicien qui porte un intérêt tout particulier à Midori. Ce nain permet à la fillette de quitter cette troupe de cirque mais il n'est pas non plus très clair. La fin du métrage est aussi peu réjouissante que le début. Le générique du film est d'ailleurs très représentatif du métrage : « Ce chemin, je l'ai foulé par le passé. C'est un chemin sans fin. Plus on avance, plus il fait noir. » A noter que le réalisateur, qui a eu d'énormes difficultés pour monter son film, a réussi à le faire en l'espace de cinq ans. Au final, on a un film audacieux à réserver à public très averti.
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