Grand succès aux Césars en 1981, Le dernier métro de François est l'histoire d'une troupe de théâtre qui prépare une pièce au théâtre Montmartre. On est sous l'Occupation, en septembre 1942. Lors de ces temps troubles, la censure est très présente. Si on voit bien dans le film que la France est occupée, l'aspect politique est relégué au second plan. Ce n'est qu'une toile de fond qui n'intéresse pas au premier plan Truffaut. Comme à son habitude, le réalisateur français traite avant tout des relations qui se jouent entre ses personnages. Des relations entre Marion Steiner (interprétée par une troublante Catherine Deneuve), qui a repris le théâtre de son époux – lequel se cache car il est juif – et se retrouve à avoir un rôle principal dans la pièce aux côtés de Bernard Granger (interprété par un Gérard Depardieu excellent), un comédien venu jouer au théâtre Montmartre. On s'intéresse également à la relation de madame Steiner avec son époux qu'elle vient voir dès qu'elle en a l'occasion. Le reste des relations humaines a pour objet principal la tenue de la pièce de théâtre. Si le film se regarde sans déplaisir, il est malgré tout en deça de ce qu'est capable de réaliser Truffaut. En effet, à la différence de ses grands films, les sentiments entre ses personnages ne sont pas exacerbés. On a l'impression au contraire que les sentiments sont aseptisés, un peu trop lisses. En somme, un film qui demeure une petite déception, au égard de l'oeuvre de Truffaut.
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