CRITIQUE DVD

'Cars', ou le destin contrarié d'une jeune et arrogante vedette du monde de la course automobile, est un formidable hymne à la vie dans toutes ses splendeurs. Emmenées par les géniaux orfèvres de chez Pixar, qui n'ont de cesse de repousser les limites de la technologie, l'aventure de l'intrépide Flash McQueen est d'une beauté plastique parfaitement ahurissante, étalant fièrement la sarabande de couleurs qui fait légion dans le monde de l'animation tout en stylisant son image un poil plus que d'ordinaire. Le film possède sa propre identité visuelle, mélange d'hyperréalisme pour les carrosseries et paysages, et de fantaisie pour tout le reste. Ce panache graphique, aussi exceptionnel soit-il (on ne le répétera jamais assez), n'a pourtant pas la capacité à lui seul d'assurer un grand film ; John Lasseter ('Toy Story 1&2', '1001 Pattes') l'a bien compris, et s'est personnellement occupé de la rédaction du script, le nourrissant de la culture de l'Amérique profonde de son enfance et de ses propres souvenirs (son père était féru d'auto). L'histoire, étalée en deux temps, débute de manière dynamique et lance le film à plein gaz. Cette montée dans les tours est stoppée net après la première demi-heure, avec la cassure de la perte en plein désert, pour sombrer alors dans un récit fait d'une nostalgie sourde et d'une passion respectueuse qui transpirent à chaque plan. Le résultat est l'une des plus belles chroniques qui ait été portées à l'écran par la firme depuis ses débuts, mélange de comédie de mœurs et d'œuvre d'auteur intimiste, qui réserve aux aficionados des moments de pure drôlerie effrontée. Le tout fourmille de fantastiques trouvailles de mise en scène, et pas seulement ; galerie de tempéraments bien trempés, ambiances sonores et visuelles nocturnes et poétiques, on oublie vite avoir affaire à de simple tas de pixels, et l'émotion débarque, surprenante mais bien réelle, en quatrième vitesse.

De toute beauté ; coloris chatoyants, définition ahurissante, tout est absolument splendide.

Bonne spatialisation dans l'ensemble, avec une très grande précision dans la retranscription des dialogues.

· COURTS-METRAGES (11’, VF) :
L’Homme Orchestre, qui faisait office d’introduction du film au cinéma, est ici présenté de manière séparée. Martin et la lumière fantôme est quant à lui un court inédit mettant en scène les personnages du film, une petite aventure supplémentaire qui plaira surtout aux enfants tant l’ambiance y est peu développée et les actions sont premier degré.

· EPILOGUE (4’, VF) :
Les animations de générique de fin présentées dans leur format plein écran 16/9ème.

· L’ORIGINE DE CARS (7’, VOST) :
Court document relatant la préparation du film, et dans lequel John Lasseter intervient en expliquant sa volonté de porter à l’écran une histoire qui lui tenait particulièrement à cœur. Visite de l’Amérique profonde par l’équipe du film, c’est à peu près tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent.

· SCENES COUPEES (10’, VOST) :
4 inédits, majoritairement en story-board donc perdant sensiblement de l’intérêt qu’elles auraient pu provoquer.

· MAKING-OF DU DOUBLAGE (7’, VF) :
Les acteurs français du film, dont Cécile de France et Guillaume Canet s’expriment sur leur personnage, et ne sont pas spécialement passionnant, faute d’un discours un peu moins autopromotionnel. Pour les mioches, et encore.

· RENCONTRE AVEC JOHN LASSETER A LA CINEMATHEQUE FRANCAISE (34’, VOST) :
Passionnante rencontre en public avec le réalisateur oscarisé, qui s’exprime davantage sur lui que sur son film, pour notre plus grand plaisir. Il parle de ses goûts de cinéma, de son expérience chez Pixar et de ses différents travaux précédents, dont on peut voir des extraits qu’il commente.

· AVANT-PREMIERE A LA CINEMATHEQUE FRANCAISE (7’, VF) :
Ca ne vole pas bien haut, mais c’est un petit plus regardable qui nous est présenté par une chaîne TV par la présentatrice enjouée de l’émission Touskissor.

· CONFERENCE DE PRESSE DE JOHN LASSETER (14’, VOST) :
Les propos du réalisateur sont redondants avec le précédent document qui le met en scène, mais on se délecte de l’exquise introduction façon bande-annonce idyllique.

· GALERIE PROMOTIONNELLE (7’, VF) :
4 Bandes-annonces et une galerie de photos complètent la donne de ce second disque strictement destiné à l’édition française.

Splendide réedition qui déballe l'artillerie lourde côté packaging : Fourreau métallisé et en relief, digipack à trois volets agrémenté de superbes photos, nouvelles sérigraphies des disques... Le public visé est clairement plus adulte, le DVD n'en est que plus valorisant.
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