Improbable hommage à l'oeuvre de Russ Meyer, ce "Pervert !" s'évertue à renouer avec un certain style de cinéma plus ou moins tombé en désuétude, tout en étant gentiment débile mais extrêmement généreux et porteur d'un humour "gras" terrible, compensant ainsi en partie son aspect superficiel.
Le script suit un jeune homme, revenu passé l'été dans la ferme isolée en plein désert de son père, pour se rendre compte que celui-ci fricote avec des jeunes demoiselles guère farouches, qui hélas ne tarderont pas à disparaître.
Après un générique déjà référentiel et souriant, le métrage nous présente son personnage principal, James, qui, au volant de sa voiture sur une route désertique, prendra en stop une demoiselle qui ne tardera pas à être dégoûté par le contenu de la boîte à gants ouvertement pervers ( hé oui ! ) du véhicule, entre livres pornographiques et autres objets sexuels.
Ayant rejoint la ferme familiale, James découvrira son père en charmante compagnie, puisque sa mère décédée est désormais remplacée par un plantureuse blonde plus qu'aguicheuse ( avec une excellente scène de préparation de maïs plus que suggestive...), et après que l'intrigue n'ait un temps suivi la vie mouvementée et forcément quelque peu dépravée de ce trio, la demoiselle disparaîtra, aussitôt remplacée par une autre jeune femme toute aussi sculpturale, mais laissant sérieusement le doute s'installer quant au sort de celle l'ayant précédé, amenant ainsi toute une série de rebondissements farfelus et joyeusement délirants.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur se montrera très prolixe et généreux dès qu'il s'agira de dévêtir ses actrices, toutes pourvues de fortes poitrines, dans la plus grande tradition des titres de "gloire" de celui dont l'ombre planera sur l'ensemble du métrage, Russ Meyer, dont même le style de mise en scène et le genre d'humour est repris ici, l'hommage étant même poussé jusqu'à introduire régulièrement des plans n'ayant rien à voir avec le reste, juste pour le plaisir d'exhiber quelques paires de seins et autres fessiers.
Mais au delà de cet aspect érotique certes omniprésent mais finalement bien inoffensif, le métrage affichera un mauvais goût prononcé mais également assez bénin et surtout porté sur le sexe, aussi bien dans le côté comique de l'ensemble, alignant par exemple des bruitages nauséabonds de manière récurrente, que dans l'insertion d'idées saugrenues et presque glauques ( les sculptures en viande bovine ), sans oublier la surprise de la seconde moitié du film, totalement hilarante ( même si l'idée avait déjà été exploitée, notamment par Picha ) et parfaitement exploitée, justifiant ainsi la caméra subjective parcourant le film depuis son commencement.
Par contre, le film ne présentera que peu de scènes sanglantes, celles-ci restant relativement vite expédiées tout en étant volontaire, toujours dans un état d'esprit lorgnant vers le comique des situations.
Les personnages apporteront eux aussi une bonne dose de délire au métrage, grâce à des traits de caractère stéréotypés et graves au possible ( le garagiste ) mais habités par un humour parfois féroce, faisant de la sorte regretter un peu plus qu'ils ne servent qu'une intrigue basique et superficielle.
En effet, le point noir du film demeurera bien le script, servant uniquement bien de prétexte à justifier les dérives de l'auteur plutôt qu'à développer quelques chose de construit, donnant ainsi à l'ensemble une impression de légèreté certes revendiquée mais gâchant un peu la vivacité et la loufoquerie du propos.
L'interprétation est appréciable, tout en caricature et en excès, alors que la mise en scène du réalisateur est dynamique et appliquée, prouvant bien son implication, jusque dans l'emploi d'une pellicule offrant un rendu digne des films d'exploitation de la grande époque.
Les quelques effets spéciaux restent dans l'esprit du film, basiques pour les effets gores et approximatifs dans l'animation grotesque et en même temps distrayante de la "chose".
Donc, s'il porte bien son nom et fera passer un moment agréable à son spectateur, par son côté volontaire, gentiment provocateur et érotique, ce "Pervert !" ne laissera quand même pas un souvenir impérissable à cause de son incapacité à être autre chose que futile !
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