Il était temps ! Si Superman bénéficie du même traitement, le vieux rêve de Warner d’alterner chaque année un Batman et un Superman va peut être pouvoir se concrétiser. J’avais déjà remarqué Nolan et Bale depuis un petit moment via Equilibrium (brillant mais parfois bancal et s’achevant un peu trop vite à mon goût), Le règne du feu (sympa mais un peu lourd), Insomnia (petit chef d’œuvre démontrant la maîtrise de Robin Williams à contre emploi, confirmé ensuite par le non moins bon Photo Obsession et Final Cut (à ne pas confondre avec celui de Jude Law, dérangeant et vraiment très très bon) ou encore Mémento (film puissant faisant activement réfléchir le spectateur qui ne peut se contenter de subir le spectacle).
Je ne remets nullement en cause le travail de Burton sur lequel je me suis longuement attardé dans ces pages ni même celui de Shumasher qui a donné sa vision adamwestienne du mythe.
Batman Begins est un uppercut. Tout a été repensé pour redonner une nouvelle vie au chevalier noir. Le réalisme d’abord avec une société corrompue à tous ses niveaux ( et seulement abordée avec le sbire de Gordon dans Batman) , une Gotham crépusculaire emprunte de Frank Miller (qui pourrait naturellement coexisté avec le Détroit de Robocop II) et de plus encore (merveilleux plans sur la ville donnant parfaitement le change sans avoir le charme rétro de la photo de Burton et tout en ayant beaucoup plus d’impact , donnant une impression d’étouffement et de tâche au-delà de la portée de son héros, vu le gigantisme de la chose) , un casting PARFAIT dans les moindres détails (bon, d’accord, j’arrête la schnouff deux secondes et je balance mon lot de pierres trempées dans de l’acide sur la gueule d’ado pré pubère de Katie Holmes, qui ferait mieux de se jeter elle-même de la station Mir version Paco Rabane, histoire d’être sûr de ne plus jamais la revoir) : Freeman en version live de Lucius Fox trouve pour moi le meilleur rôle de sa carrière blockbusterienne tout comme Michael Caine qui redonne une jeunesse inespérée à Alfred, le dotant d’une autorité et d’un humour qui manquait cruellement au regretté M Gough. Rutger Hauer (acteur magistral de Blade Runner (devant lequel je n’ai pas peur de dire que je m’emmerde sévère quand il n’est pas à l’image et ce , malgré les temples élevés par les lecteurs de DVDrama) à Vengeance Aveugle tout en passant par l’alimentaire 10ème Royaume et inoubliable Hitch), malgré une composition moins en nuance, brûle littéralement la pellicule à chacune de ses apparitions (peu de gars comme lui sont disponibles actuellement : Michael Madsen, Eastwood et peut être Fiennes mais c’est tout), tout habitué de jouer les méchants de DC Comics (souvenez vous, Morgan Edge dans Smallville !).
Tom Wilkinson donne toute sa mesure en nous resservant le méchant de Rush Hour dopé à mort et le jeune épouvantail est doté d’une jeunesse qui le rend d’autant plus inquiétant (acteur à suivre et qui ne s’en sortait déjà pas trop mal dans 28 jours plus tard de Danny Boyle).
Liam Nesson dans le rôle de Ducat joue un salaud bien plus inquiétant et dangereux que le Double face de Tommy Lee Jones ou que (pas de comparaison possible là) Bane qui est complètement tourné en ridicule et laissera une lourde tâche à ceux qui voudront reprendre son rôle dans les années 2095 quand la Warner, en faillite misera de nouveau sur son fond de commerce estampillé DC pour se refaire une santé (tiens, au passage, The Flash, la série intégrale des années 90 sort en zone 2 le 5 juillet de cette année à 44.99€).
Les effets spéciaux sont d’une discrétion à toute épreuve, tant ils sont bien intégrés à l’intrigue. Je ne parle pas ici des effets du Gaz de Crane (qui nous donne un Batman zombie monstrueux légendaire) qui réinvente tout de même le cavalier fantôme mais plutôt des chauves souris qui deviennent partir intégrante des gadgets de Batman (ma scène préférée quand elles s’amènent et déciment le SWAT local, preuve de modernité du film, s’il en est). Les gadgets sont aussi fantastiques : la Batcave a enfin une véritable envergure mythologique, très éloignée de l’High-Tech des précédents opus, la Batmobile s’est étoffée au possible pour devenir un véritable char d’assaut (son aspect peu ergonomique permet de laisser planer encore plus de mystère sur le héros et le fait de la voir sauter de toit en toit est bandant comme pas permis (comparé à la simple escalade de Batman Forever)
Le costume de la Chauve Souris a aussi droit à son bain de jouvence et reste le plus réussi de la Franchise (devant celui de Batman II) et nous offrant une passionnante séance de tailleur accélérée qui manquait à mon avis dans les précédentes moutures. Bien vu les emprunts au costume ninjas et les ajouts offerts par le monde technologique d’aujourd’hui (tissu mémoriel….).
La musique est envoûtante et colle au héros et à ses états d’âmes. Les scènes d’actions sont dignes de la bande dessinée et nous permet d’assister au meilleur crash ferroviaire de ces 20 dernières années (J’avais pas ressenti ça depuis Runaway Train).
Seul bémol à part la fade Katie Holmes qui n’arrive même pas à la cheville d’Alicia Silverstone en Batgirl (c’est dire l’échelle de valeur !), la voix française de Batman : c’est du n’importenawak !
Pour le reste c’est du tout bon, y compris pour l’édition dvd novatrice qui présente enfin des bonus de façon originale. A avoir absolument et qu’on ne vienne pas me dire que ce bat là est surestimé ! (bien que certains ne s’en priveront sûrement pas)
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