Il est du devoir de tout officier en temps de guerre de faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’évader
Voici en une phrase le mot d’ordre du film. Vous êtes fait prisonniers, tirez vous ! C’est là-dessus qu’un vivier de vedettes et de gueules cassées de touts bords vont faire vivre ce camp de concentration un peu spécial. McQueen, Garner, Attenborough, Bronson, Pleasance, Coburn….la liste n’en finit plus.
Comme quoi, les films qui regroupent les stars d’une époque (des stars, pas des comètes) ne datent pas d’hier et parviennent à passionner sans effets tape à l’œil et sur des scénarios d’une simplicité narrative effarante (on est loin d’Ocean’s Eleven et suite) d’efficacité. (On citera sur un modèle similaire Les rescapes de Sobibor avec le très (trop) rare Rutger Hauer ).
Le film peut se diviser en trois parties d’égale importance tant au niveau affectif qu’au niveau efficacité.
Le premier chapitre permet de présenter les personnages via leurs origines (anglaises, américaines) leurs grades et leur caractère (la psychologie est fouillée et permet de s’accrocher à un tel ou tel). Pour le moment, on rigole et on chambre gentiment l’autorité établie d’une supérieur nazi pourtant coulant.
Le second chapitre commence avec la mise en place du système de faux papiers et s’achève avec les tunnels. Là, roue libre, on s’amuse, on râle quand tout ce travail semble être destiné à disparaître et on vibre à nouveau lorsqu’ils se font tous la carapate (ou presque) de nuit. A partir de là, on démonte avec aisance le contrôle exercé par des gardiens un peu crédules et gourmands.
La troisième partie met un frein à l’aspect comédie et farce d’écoliers car la fuite arbore un aspect dramatique et tous ne s’en sortiront pas indemnes. Reste ici encore de belles séquences telle la course à moto où McQuenn poursuit McQueen par la magie du montage ou le crash de l’avion piloté par Pleasance et Garner (quel’on retrouvera encore en (co-)pilote dans le cheap Space Cowboys). La séquence de retour au camp pour finalement déboucher sur une fusillade reste pénible mais permet d’apprécier la réussite des rares élus et expose une fois encore des nazis brutaux et inhumains. Juste retour des choses malgré tout, car on ne pouvait décemment rester sur une image positive des ces derniers, au risque d’attirer un certain malaise, le rideau baissé (Dans le téléfilm Nuremberg avec Baldwin, Plummer et Von Sidow, même Goering est présenté sous un jour riche d’humanité comme lieutenant fidèle du Führer parvenant même pas à pervertir un soldat américain de son idéologie douteuse– écoeurant. ).
Un excellent métrage en somme. Riche en action, rebondissements et laissant encore aujourd’hui de bonnes images en tête.
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