C'est de manière assez classique et prévisible, mais non dénuée de charme, que ce "La marque de la mort" vient illustrer le thème de la quête de l'immortalité.
En effet, le script suit les déboires d'un jeune médecin qui, fraîchement revenu dans la demeure de son arrière grand-père, découvre les travaux de son aïeul, et notamment le fait qu'il a testé sur lui-même un sérum assurant l'immortalité, au-delà même de l'apparence de la mort. Il va à ses dépens le ressusciter.
Après une séquence d'introduction nous montrant ce professeur enlever une jeune femme afin de la mêler de force à ses expériences, mais étant interrompu par l'arrivée de la police, nous en apprenons un peu plus sur ce Malthus, un scientifique ayant déjà enlevé et tué six jeunes femmes et ayant en quelques jours pris l'apparence d'un vieillard, avant d'assister à sa pendaison lors d'une scène visuellement très réussie.
Ensuite, l'intrigue nous fera faire la connaissance du personnage principal, l'arrière petit-fils de Malthus revenant d'Europe où il a été étudier la médecine, qui sera chaleureusement accueilli par sa fiancée et sa future belle-mère, dans un mélange de "bons sentiments" basiques et presque vaguement irritants.
Mais rapidement ( et bien trop facilement ), notre homme va découvrir la laboratoire secret de son ancêtre, pour une exploration qui se voudra sinistre ( les cadavres des victimes momifiés ) et se pencher sur ses travaux sur l'immortalité ayant débouché sur la confection d'un sérum à base de sang de jeunes filles de moins de vingt-cinq ans, pour y apprendre que ce Malthus attend que quelqu'un de sa famille ne vienne le ressusciter.
Bien entendu, il va ainsi délaisser sa fiancée qui va s'inquiéter et surtout réveiller son aïeul, dans une référence évidente au mythe de Frankenstein et à son folklore, qui va souhaiter continuer ses recherches, tout en ayant besoin de sang frais pour garder une apparence normale et de devenir de plus en plus entreprenant.
Pour se mettre au service de son intrigue, le réalisateur va puiser dans les principaux mythes classiques du cinéma fantastique, tout en se débarrassant de toute référence pittoresque locale, entre cette ombre ressemblant à Jack l'éventreur du début, puis ce laboratoire digne du Docteur Jekyll, sans oublier le soupçon de vampirisme lié à l'emploi de sang frais de jeunes femmes ( on n'est pas loin de jeunes vierges ),avec en plus parfois l'utilisation probante de décors délicieusement gothiques, qui vont donner des allures très "traditionnelles" à l'ensemble, surtout que les différents rebondissements resteront prévisibles, sauf dans la tournure prise par le dernier acte.
Le métrage se déroulera sur un rythme constant, ne s'attardant qu'un peu lors de la présentation des personnages, pour avancer ses situations dramatiques présentées avec un sérieux inébranlable, tout en mettant en avant la déchéance de ce jeune médecin perdant peu à peu pied avec la réalité par la déception mêlée d'inquiétude de sa fiancée délaissée.
L'interprétation est convaincante, avec un Fernando Casanova impeccable dans le double rôle des deux Malthus et la mise en scène du réalisateur est fluide et vive, même si les effets ici utilisés pourront paraître bien désuets.
Les quelques effets spéciaux de maquillage ( notamment lors des vieillissements accélérés ) demeurent crédibles et le métrage s'offre même un petit plan sanglant.
Donc, cette "Marque de la mort", malgré son classicisme évident, restera captivante et agréable à suivre !
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