C'est grande conviction ni enthousiasme que ce "Je t'ai trop attendue" tente quelque peu vainement de se démarquer de la vague des "slashers" post-"Scream" en injectant à son intrigue une dose de sorcellerie tout droit issue du "Dangereuse alliance" d'Andrew Fleming.
Le script suit l'arrivée émaillée d'événements étranges d'une mère et de sa fille dans une petite ville où trois cent ans plus tôt cinq hommes ont brûler vive une soit disante sorcière qui jura de se venger.
Après une courte séquence d'introduction anodine suivant donc la mort sur le bûcher de cette sorcière, nous assistons à l'arrivée qui se voudra référentielle de cette femme et de sa fille dans cette demeure vétuste et peu engageante alors que le réalisateur essaye sans succès de créer un climat angoissant avec de fausses alertes ridicules ( le chat bondissant d'un placard, par exemple, quelle originalité ! ) et une première situation surnaturelle embarrassante.
Ensuite l'intrigue s'installera dans le "film de campus" pour poursuivre la présentation de son personnage principal, cette demoiselle pratiquant les sciences occultes qui, bien sûr, aura du mal à s'intégrer dans sa nouvelle classe, surtout qu'elle sera "prise en grippe" par un clan formé par les descendants des tortionnaires de la sorcière jadis brûlée vive, persuadés que la vengeance promise par celle-ci doit avoir lieu sous peu.
Et ce n'est qu'après un certain nombre de rebondissements cherchant à installer le doute quant aux réels pouvoirs de l'héroïne que l'obligatoire tueur masqué va "enfin" faire son apparition et se mêler à l'ensemble de manière superficielle et sans aucune consistance pur quelques meurtres définitivement "soft", alors que l'intrigue continuera à jouer sur les deux tableaux, "slasher" et surnaturel, jusqu'au twist final bien navrant et n'offrant aucune inventivité.
Mais heureusement, le réalisateur saura s'amuser avec son spectateur en lançant régulièrement des clins d'oeil appuyés au genre tel qu'il a pu être façonné par "Scream" quant aux possibles suspects et relayera de manière assez instruite ses éléments liés à la sorcellerie et aux méthodes destinées à identifier les sorcières, directement issues de l'inquisition.
Par contre, l'assassin ne présentera qu'un look pathétique et sans aucun charisme, en n'avançant qu'un masque de sorcière grossier pour un personnage classique encapuchonné.
Le métrage se déroulera sur un bon rythme, sans accumuler trop de temps morts mais ne parviendra jamais à créer le moindre suspense, ni la plus petite tension.
L'interprétation est ici convenable mais sans effort ni vraie implication pour des protagonistes sans profondeur et stéréotypés, et la mise en scène du réalisateur est bien timide en ne s'autorisant aucun effet ni la moindre recherche.
Donc, ce "Je t'ai trop attendue" s'avérera être tout simplement évitable et vide, malgré quelques intentions louables destinées à se différencier du commun des "slashers" !
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