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Tourné lors d'un véritable festival de musique s'autoproclamant punk, ce "Punk rock holocaust" mélange de manière quelque peu artificielle mais terriblement fun le "slasher" avec de nombreux passages musicaux qui risqueront hélas de décevoir fortement les adeptes de la musique punk "traditionnelle" et du hardcore telle que "Discharge", "Exploited" ou encore "Minor threat".
Le script suit une demoiselle, nommée reporter officielle du festival Vans Warped Tour, qui regroupe un grand nombre de groupes de rock alternatif américains, dans son enquête visant à démasquer le tueur qui sévit aussi bien dans les coulisses que parmi la foule.
Après une courte séquence d'introduction nous invitant au meurtre gentiment gore des membres d'un groupe de rock, le métrage avance brièvement son personnage principal se remémorant les faits avant de se lancer dans une vaste présentation de ce festival, au travers des préparatifs et de l'installation du matériel nécessaire à cette succession de concerts en plein air, sur un ton très proche du reportage promotionnel presque gênant.
Rapidement, le tueur va intervenir, entre deux séquences musicales "live" mettant en scène des groupes aux styles hétéroclites, pour massacrer aussi bien les musiciens présents que les spectateurs dans de sympathiques et souriantes effusions de sang.
Les investigations de notre reporter en herbe serviront de fil rouge à une intrigue assez décousue pour tenter de relier les différentes parties du métrage, ressemblant à un assemblage de sketches au cours desquels chaque groupe offrira sa musique en toile de fond à des meurtres divers et variés ( la palme revenant à ce guitariste empalé par son instrument ), et ce sera de façon superficielle mais amusante que nous suivrons cette jeune femme essayant de comprendre les motivations de l'assassin tout en tentant de découvrir son identité, jusqu'à cette révélation finale complètement farfelue et délirante, finalement bien à l'image du film.
Si le choix de tourner ce film lors d'un festival réel et d'offrir aux différents groupes musicaux et aux festivaliers l'opportunité de mettre en scène leur propre mort est une idée sortant de l'ordinaire donnant un cachet original à l'ensemble, le traitement apporté par le réalisateur laisse quand même à désirer et flirtera régulièrement avec l'amateurisme.
En effet, en plus de ressembler à une gigantesque et évidente publicité pour ce festival musical, le film ne brillera pas par la qualité de ses interprètes, la plupart jouant le propre rôle pour se révéler être de piètres comédiens, surtout lors de leur mort, et seul Lloyd Kaufman, le patron de la "Troma", fera preuve d'une certaine prestance à l'écran dans le rôle d'un directeur de maison de disques terriblement opportuniste, pour ce qui restera comme les meilleurs séquences ironiques du métrage, notamment lorsqu'il s'occupera de caricaturer avec un sarcasme avéré le monde de l'édition de disques forgeant et manipulant les foules au travers de stars façonnées de toutes pièces.
En plus, les effets spéciaux demeureront la plupart du temps basiques et peu élaborés, en se contentant de faire gicler du faux sang ou sortir des entrailles en plastique pas du tout crédibles, même si quelques séquences nous réserveront un aspect bien répugnant ( le repas cannibale ).
Dernière ombre au tableau, l'intrigue s'essoufflera rapidement et donnera l'impression de tourner en rond, notamment au niveau des séquences de meurtres qui finiront par sembler assez répétitives et anodines, en ne cherchant jamais à être véritablement outrancières et rarement surprenantes.
Mais heureusement, l'ensemble se montrera animé d'un souffle enjoué qui reléguera ces défauts au second plan et la bonne humeur colorée régnant sur ce festival, allié à un humour parfois corrosif, aidera largement à rendre le métrage distrayant, même si les prestations de ces groupes soit-disant punk appartenant à la nouvelle vague "moderne", axée sur la mode des skaters, auront de quoi désenchanter l'ancienne génération par leur musique bien trop sage et mélodique, bien éloignée de l'esprit punk d'origine, mais si quelques hurluberlus peuvent encore prétendre s'y rattacher.
Donc, ce "Punk rock holocaust" aura quand même de quoi amuser son spectateur, mais n'offrira rien d'aussi définitif que ce en quoi on était légitimement en droit de s'attendre !
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