Fausse suite d'un "Anaconda" déjà plus que limite, ce "Anacondas, à la poursuite de l'orchidée de sang" ne relèvera beaucoup le niveau de cette mini-franchise formatée, mais aura au moins l'avantage , en dépit d'une intrigue rachitique, de faire passer un moment plutôt agréable à son spectateur, grâce à des décors naturels splendides et par une action continue, certes pas vraiment énergique, mais sans temps morts.
Le script invite un groupe de scientifiques pour une expédition dans la jungle et sur les fleuves de la région de Bornéo, afin de trouver cette fameuse "orchidée de sang" censée posséder un potentiel thérapeutique énorme pour l'humanité.
Après une brève séquence d'introduction se déroulant dans la jungle nous montrant deux indigènes se faire attaquer par un "mystérieux" prédateur, le métrage expédie heureusement très rapidement l'explication de l'origine de cette expédition et ses préparatifs pour rapidement mettre ses personnages principaux en situation à Bornéo, nous permettant ainsi de les découvrir uns par uns lors de leur quête d'un bateau susceptible de les emmener sur ce fleuve jusqu'au lieu où est censée se trouver cette orchidée rouge.
Hélas, les différents protagonistes n'offriront que des personnalités terriblement stéréotypées et basiques ( le baroudeur de service, la scientifique sceptique, etc...) et même si l'auteur semble s'amuser quelque peu à les ridiculiser dans leur volonté de s'accrocher aux technologies modernes en pleine nature, cette phase d'exposition sera bien lisse et sans réelle saveur.
Ainsi, il faudra attendre une bien improbable et presque ridicule ( par son déroulement et son dénouement ) attaque d'un crocodile pour que la menace ne pointe vraiment le bout de son nez et n'installe un très vague début de tension qui sera confirmé par la suite, lorsque les différents personnages se retrouveront obligés de poursuivre leurs recherches à travers la jungle, suite à l'accident de leur bateau, lors d'une scène par contre réussie et spectaculaire.
Ensuite, le métrage perpétuera ses situations bien plus inspirées du "film de jungle" classique que de l'horreur, tout en multipliant les rebondissements liés aux relations houleuses entre les différents membres de l'expédition quant à la conduite à tenir et finalement à l'appât du gain lié à cette orchidée, et il faudra attendre le dernier acte pour que les anacondas ne viennent véritablement se mêler au propos du film jusqu'au final, à l'idée principale assez drôle et déconcertante.
Dans ce mélange des genres, c'est l'aspect "film d'aventure" qui prend le dessus au détriment des serpents promis par le titre, et si bien entendu cela nuira au côté horrifique quasiment absent tout en laissant quand même partiellement planer une petite tension, le métrage pourra s'appuyer sur ses décors naturels assez bien mis en valeur et utilisés de façon adéquate pour impliquer ses événements sans cesse renouvelés, même si ceux-ci resteront bien basiques ( avec les traditionnelles attaques d'araignées, de sangsues...).
Et ce sera donc presque exclusivement dans sa seconde partie que les anacondas viendront perturber une expédition déjà bien mal en point, au travers de quelques séquences d'attaque parfois assez impressionnantes et n'hésitant pas à rechercher l'effet de surprise avec un succès aléatoire.
Par contre, les personnages représenteront la principale faiblesse du métrage, au-delà même de leurs traits de caractère caricaturés, à cause de réactions amplement prévisibles et d'une certaine volonté de s'essayer sans succès à l'humour.
L'interprétation est cohérente, sans réel charisme à l'écran et la mise en scène de Dwight Little, un habitué des séries B assez nerveuses, est probante, en se servant aussi bien de la caméra subjective de manière adaptée que de cadrages réussis pour amplifier ses effets ( la vue aérienne de l'anaconda au milieu des protagonistes, par exemple ), tout en étant vive et dynamique, instaurant ainsi un rythme constant.
Les effets spéciaux, limités à l'animation des serpents, seront quant à eux bien plus mitigés, du fait de l'utilisation d'un numérique bien trop visible ôtant toute crédibilité à ces reptiles monstrueux.
Donc, cet "Anacondas" se laissera suivre sans ennui et présentera même quelques bons côtés, mais laissera immanquablement sur leur faim les amateurs de gros monstres hargneux !
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