Précédé d'une réputation bien avantageuse due à des coupes réalisées par la censure de certains pays, quand il ne fut pas carrément interdit, ce "Scalps" ne supportera pas longtemps d'être confronté à cette renommée complètement usurpée en se révélant n'être ni violent ni vraiment sanglant.
Le script place six jeunes gens se rendant faire des fouilles archéologiques en plein désert américain face à un démon indien pas content du tout que l'on vienne piller la tombe des siens.
Après un générique intrigant et une scène d'introduction assez sanglante, le métrage met en scène ce professeur d'université loufoque se préparant à un périple archéologique dans le but peu avouable de fouiller et de violer d'éventuelles sépultures indiennes, mais qui devra sous un prétexte navrant laisser partir seuls les six étudiants qu'il devrait accompagner, ceux-ci ne nous étant heureusement présentés que brièvement.
Le début de ce voyage permettra ensuite au réalisateur de bien mettre en avant le fait que les personnages quittent le monde urbain grâce à des prises de vues d'extérieurs qui finiront quand même par être déjà lassantes et répétitives dans une recherche de contraste évident, avant qu'un arrêt dans un station-service de donne lieu aux traditionnels avertissements d'un vieil indien un peu dérangé, mais sans que cette séquence n'ait le moindre effet sur le spectateur en étant bien trop banale et anodine.
S'ensuivra ensuite un bien trop longue mise en situation de ces jeunes dans le désert, même pas amplifiée par l'attitude étrange d'une des participantes alors que les quelques événements bizarres ne troubleront pas outre mesure par leur aspect bien ridicule ( le sang dans le bol ) et donc il faudra s'armer de patience pour attendre un dernier acte qui sera enfin vaguement graphique pour les quelques meurtres pressentis avec quand même une scène de scalpage assez réaliste tandis que les autres crimes seront bien vite expédiés.
Outre une intrigue simplifiée au maximum et sans réelle saveur, le métrage proposera un certain nombre de maladresses et de handicaps qui finiront par le rendre quasiment indigeste.
Déjà, l'absence de moyens engagés dans le financement du film se fera cruellement sentir à l'écran et ainsi jamais les situations proposées n'auront la moindre répercussion sur le spectateur en n'avançant rien de tangible, notamment au niveau du l'endroit des fouilles qui ne fera aucunement penser à un lieu de sépulture, et les quelques malheureux "arbres noirs" laisseront de marbre.
Ensuite, la réalisation d'un Fred Olen Ray alors quasiment débutant ( ce n'est ici que son quatrième long métrage ) laissera largement à désirer en ne sachant jamais donner au film le moindre rythme, et plus gênant encore, l'éclairage sera vraiment aléatoire en passant lors d'une même séquence d'une nuit noire totale à un jour relatif faussant de la sorte toute crédibilité.
Et l'interprétation ne viendra guère arranger les choses en ne présentant que des interprètes inexpressifs et complètement transparents dont le sort funeste finira même par laisser indifférent.
Mais heureusement, si seule la fameuse séquence nous montrant une jeune femme se faire violer puis égorger et enfin scalper restera graphique et bénéficiera d'effets spéciaux dignes de ce nom, le métrage possède malgré tout un charme propre aux films du genre du début des années quatre-vingt, bien présent ici, surtout dans la volonté clairement affichée par le réalisateur de tirer partie de l'influence de "La colline a des yeux" de Wes Craven, notamment dans les décors désertiques, mais également dans certains effets qui feront sourire ( les apparitions du visage du démon ressemblant à une vieille dame et pire encore, le faciès de celui évoquant sans mal un félin définitivement ridicule ).
Donc, il ne vaudra certainement mieux pas chercher à comprendre ce qui a pu ennuyer les censeurs de différents pays au point de bannir ce "scalps" ( mis à part peut-être la difficile évocation du passé colonialisme américain face aux indiens ) et en tout cas c'est une fois de plus un "mythe" qui s'effondre douloureusement !
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