C'est sans beaucoup d'imagination et en cherchant à être vaguement mais faussement sulfureux que ce "Masque de la peur" vient nous présenter un serial-killer d'un genre un peu particulier.
Le script suit l'enquête d'une jeune policière nouvellement nommée inspectrice qui pour sa première affaire devra rechercher l'assassin de plusieurs prostituées.
Après une séquence d'introduction mouvementée nous montrant les principaux personnages, des policiers, en action pour l'arrestation d'un forcené, le métrage approfondit cette présentation en se centrant sur cette jeune femme nommée par la mairesse de sa ville inspectrice, avant d'introduire son assassin, un individu entièrement vêtu de cuir noir clouté, dans un style ouvertement sado-masochiste très graphique, jusqu'à son masque bien pratique pour dissimuler son identité et donner au film son titre original, "Zipperface" en référence aux nombreuses fermetures éclairs intégrées dans cet accoutrement peu ordinaire.
Cet assassin commettra son premier forfait sous nos yeux presque par accident, alors qu'une des trois prostituées qu'il avait convié à une petite séance SM se rétractera au dernier moment, déclenchant une fureur qui l'autorisera d'un coup de fouet à tuer cette demoiselle et bien entendu faire fuir les deux autres qu'il poursuivra sans succès lors d'une séquence essayant d'installer un petit suspense raté à cause la brièveté de la couse-poursuite engagée.
Et donc, nous retrouverons l'inspectrice accompagnée d'un collègue pour une enquête bien classique, parsemée de fausses pistes cherchant sans succès à égarer quelque peu le spectateur en avançant de manière bien trop évidente des éléments faisant de plusieurs protagonistes des suspects idéaux ( les boîtes d'aliments pour chiens, l'attaché-case du chargé de communication de la mairesse ), tout en permettant également au meurtrier de s'exprimer dans sa quête des deux témoins gênants de son crime pour d'autres situations tentant encore de créer un climat oppressant et osant quelques plans sanglants bienvenus malgré leur aspect peu expansif, pour nous conduire vers un dénouement final révélant l'identité quand même prévisible de l'assassin.
Mais à côté de cela, la bluette naissante entre le personnage principal et un des suspects potentiels viendra désamorcer le peu de tension présent dans le métrage en étant d'une naïveté affligeante et navrante de mièvrerie qui tranchera complètement avec l'univers SM basique rapidement évoqué par l'intrigue et qui servira de prétexte au film pour s'octroyer un soupçon d'érotisme guère osé.
Si la trame globale du métrage restera classique et sans surprise, c'est du côté des différents personnages qu'il faudra aller chercher un peu d'originalité et de rares traits d'humour, au travers de seconds rôles gentiment décalés et parfois souriants dans des clichés reproduits à outrance ( la mairesse prête à n'importe quoi pour assurer sa réélection, le "prêtre" pourvoyeur de prostituées ).
L'interprétation est cohérente mais sans réel charisme à l'écran et la mise en scène du réalisateur est terriblement basique, donnant encore un peu plus l'impression de suivre un épisode d'"Hollywood night".
Les quelques effets spéciaux resteront simplistes, mais un soin particulier sera apporté à une décapitation amenant un maquillage réussi.
Donc, ce "Masque de la peur", même s'il essaiera de se dévergondé quelque peu en s'introduisant dans un domaine très spécial, aura bien du mal à obtenir l'adhésion de son spectateur et sera à peine probant lors des rares séquences mettant en scène son assassin au look volontaire et furieusement graphique !
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