Ce "Maniac nurses find ecstasy", issu du catalogue de la "Troma" ( mais en même temps, qui d'autre aurait pu accueillir un tel titre ? ), s'appuie sur un érotisme omniprésent mais inoffensif pour nous servir une histoire aussi loufoque qu'improbable et souriante.
le script suit les aventures meurtrières d'une bande de demoiselles passablement dépravées et démentes barricadées dans une clinique pour assouvir leur soif de sadisme et de sang.
Le métrage, aidée par une voix-off croustillante, prend le temps d'exposer la situation de cette clinique avec pour seules patientes des jeunes femmes kidnappées pour servir de victimes aux tenancières des lieux dirigées par l'odieuse Ilsa et secondée par la non moins perverse Greta ( deux prénoms certainement pas choisis au hasard ! ), nous montrant ainsi aussi bien les méthodes d'enlèvements sanglantes que les déboires amoureux de cette dirigeante aux penchants saphiques avérés ( tout comme ses coéquipières d'ailleurs ) ayant rompu avec sa seconde pour tomber amoureuse de Sabrina, une jeune femme ne rêvant que d'exploits guerriers et de héros masculins vus dans des bandes-dessinées.
Toute cette partie d'exposition d'une situation bien délirante mettra en avant son aspect complètement irréel et farfelu pour justifier quelques dérives parfois saignantes ( l'opération d'éviscération ) ou faisant preuve d'un sadisme bon marché ( les flagellations ), tout en cherchant à s'imprégner de la lascive oisiveté ennuyeuse des lieux, où l'on torture et tue pour passer le temps, ennui symbolisé par cette séquence hallucinatoire où les demoiselles en regardent une autre danser à moitié nue, tout en se droguant en même temps, tandis que défile en surimpression un tourbillon multicolore.
Mais le métrage va par la suite nous faire suivre ces amazones modernes dans une chasse à l'homme évoquant celles du comte Zaroff, mais en bien plus délirante et aberrante lorsque la dirigeante se chargera de dépuceler une victime avant de l'abattre pour "qu'il meure en homme", tandis qu'une autre victime finira les pieds sectionnés par un filin tendu entre deux murs pour une nouvelle situation absurde.
Tout cela pour nous emmener vers un final nihiliste suivant une vengeance latente et cherchant de manière bien entendu surfaite à étayer une morale simpliste.
Ouvertement tourné vers la série Z définitivement assumée, le métrage s'amusera plutôt à décrire des situations incroyables, insensées et délirantes, tout en mettant en avant la plastique bien souvent généreuse de ses actrices, pour donner à l'ensemble un cachet surréaliste et déjanté complété par un humour le plus souvent débile mais du coup souriant ne cherchant qu'à distraire, mais aussi parfois à surprendre le spectateur.
Alors bien sûr, pour apprécier un tel spectacle impensable, il faudra mettre de côté les critères habituels d'appréciation pour se laisser guider par cette succession de situations folles le plus souvent délicieusement jouissives et décalées.
L'interprétation restera sans véritable relief et prêtera plutôt à sourire devant son amateurisme flamboyant et la mise en scène du réalisateur ne cherchera jamais à innover ni à galvaniser un rythme aléatoire.
Les quelques effets spéciaux sanglants du métrage resteront simplistes mais volontaires sans être pour autant outranciers.
Donc, ce "Maniac nurses find ecstasy" sera aussi incroyable que réjouissant, à la condition express d'apprécier ce genre de distraction !
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