Petit thriller flirtant avec le fantastique, ce "Breaking dawn" parvient, grâce à une intrigue simple mais intrigante, à captiver son spectateur de bout en bout, jusqu'à son twist final efficace, à peine prévisible mais peu innovant.
En effet, le script plonge une jeune étudiante en psychologie dans l'univers étrange et fantasque d'un malade accusé du meurtre d'une femme.
Après une courte séquence d'introduction installant une atmosphère inquiétante, le métrage nous présente son personnage principal, Eve, une jeune femme sportive et méthodique, étudiante en psychologie qui va devoir, pour obtenir son diplôme de fin d'études, se confronter à un cas réel au sein d'un établissement psychiatrique. Et rapidement, nous allons découvrir ce pensionnaire muet et énigmatique, presque énervant dans son mutisme et dont le physique n'inspire pas franchement confiance, avec lequel notre étudiante va essayer de communiquer sans réussite dans un premier temps, laissant ainsi le temps au métrage de s'égarer quelque peu dans des détails extérieurs à première vue sans importance ( l'envahissant Ted et ses blagues bien lourdes qui essaye de draguer l'héroïne ).
Mais après avoir réussi à faire réduire de façon sournoise les doses de tranquillisants administrées à son sujet, celui-ci va briser le silence ( pour une séquence réussie et obtenant un effet certain, mais en même temps, ce personnage perdra de son charisme en devenant assez quelconque quand il se mettre à communiquer ) et se mettre à prévenir le personnage principal d'un danger la menaçant.
Ce danger sera matérialisé par une silhouette portant un grand chapeau semblant épier Eve, tandis que celle-ci se met à faire des cauchemars et à avoir des hallucinations bien entendu en rapport avec son patient, tout en perdant peu à peu la maîtrise de sa relation avec celui-ci, ce qui lui vaudra d'être plusieurs fois âprement rappelée à l'ordre par son professeur de l'université.
L'intrigue se confinera ensuite dans l'exploration de cette relation étrange, devenant presque fusionnelle entre les deux personnages centraux, alors que l'interné annonce être proche d'une vérité qui permettrait de l'innocenter et de faire cesser les tourments de la jeune femme, il demande à ce que Eve l'aide à sortir pour lui prouver ses dires, entraînant à sa suite un twist certes largement envisageable au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, mais qui viendra replacer un certain nombre d'éléments à leur place tout en ne répondant pas forcément à toutes les questions, laissant de la sorte l'imagination du spectateur faire le reste.
Alors, si l'entame du métrage pourra sembler bien classique et renvoyant même par moments à d'autres titres bien plus prestigieux par sa thématique, l'apparition des événements troublants à la frontière du surnaturel ( même si une explication logique vient à chaque fois semer le doute aussi bien dans l'esprit d'Eve que dans le notre ) amènera une tension réelle ( la visite nocturne de l'homme au chapeau ) et le climat pesant régnant sur chacune des rencontres entre les deux personnages, misant aussi bien sur l'attente d'éléments nouveaux sortants de la bouche du malade que sur son imprévisibilité dans ses réactions parfois violentes, tiendront largement le spectateur en haleine.
Par contre, l'interprétation ne sera pas toujours à la hauteur, et si Kelly Overton s'implique remarquablement dans son rôle, en offrant même une dégradation physique perceptible et réaliste, James Haven aura du mal à conserver son charisme dès qu'il se mettra à parler, et ce après une première partie où il arrivait sans mal à être inquiétant. La mise en scène du réalisateur est fluide, maîtrisée et utilise ses effets avec parcimonie ( les plans reproduits plusieurs fois dans le métrage pour finalement mieux surprendre ).
Donc, ce "Breaking dawn" se laissera agréablement voir, en embarquant facilement son spectateur dans les méandres de l'apparente folie d'un homme et en proposant un retournement de situation final plutôt efficace !
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