Cette "Malédiction IV", initialement destinée à la télévision, se contente sans jamais chercher à innover de reproduire des situations déjà quasiment toutes vues dans les épisodes précédents de la série jusqu'à en devenir dispensable, avec pour seule originalité de féminiser l'Antéchrist, mais parvient étrangement à quand même intéresser quelque peu son spectateur.
Le script suit les déboires d'un couple de riches avocats ayant adopté à sa naissance une petite fille, Delia, alors que des événements et des accidents étranges vont se multiplient dans leur entourage.
Sans préambule, le métrage lance directement son intrigue par l'adoption dans un orphelinat religieux de ce bébé, provoquant après coup une crise chez une bonne soeur criant au blasphème, des fois que le spectateur n'ait pas compris la réalité de ce nouveau-né.
Ensuite le métrage proposera de courtes séquences assez démonstratives nous renseignant sur plusieurs situations étranges survenant lors de la prime jeunesse de Delia, et notamment son baptême entraînant peu après la mort du prêtre impliqué, tout en nous montrant l'ascension politique du père adoptif de la gamine.
Mais l'intrigue se posera véritablement lorsque l'enfant aura atteint sa huitième année pour nous faire suivre ses démêlés avec ses camarades de classe et sa gouvernante versant dans l'occultisme persuadée de l'aspect mauvais de Delia, ce qui nous vaudra quelques séquences flirtant quand même avec le ridicule ( l'incendie dans la déjà risible "fête de l'occultisme", la "terrifiante" marque d'un crucifix retourné dans la buée d'une salle de bains ), tandis que la mère adoptive de la fillette commence à se poser des questions sur l'intégrité de son enfant.
Ensuite, le métrage ne proposera que des rebondissements n'arrivant pas à susciter l'enthousiasme, même si quelques bonnes idées viennent relancer l'intérêt, notamment la seconde naissance, hélas contrebalancées par d'autres bien moins efficaces ( la bonne soeur reconvertie en évangéliste qui trouvera la mort dans une autre séquence ratée ), jusqu'au final ne s'éloignant pas de la tradition élaborée par les films antérieurs.
Et donc, le principal reproche que l'on pourra faire au métrage, c'est de se calquer de façon bien trop évidente sur les films contant l'histoire de Damien Thorn, dont de trop nombreux éléments seront très rapidement repris ici.
En effet, dès la séquence du baptême, l'impression de déjà-vu s'installe et ne lâchera pas le spectateur lorsqu'il retrouvera la fillette entourée d'un molosse ou encore lorsque des animaux auront peur d'elle ( les chevaux ), et bien entendu l'une des gouvernantes sera complice du complot, ainsi que la plupart des intervenants du film, par exemples. Et même les quelques "accidents" qui parsèment l'intrigue, s'ils ne reproduisent pas entièrement à l'identique ceux auxquels on a déjà pu assister auparavant, n'apporteront rien de neuf ou de percutant, tout comme les symboles satanistes utilisés de façon bien trop simpliste, se focalisant surtout sur les croix renversées.
Par contre, cet Antéchrist au féminin saura se montrer bien méchante, presque perverse ( lorsqu'elle s'amuse à reproduire la posture de sa gouvernante morte sur un manège pour choquer sa mère ) et alimentera à elle seule les rares moments de tension du métrage par l'ambiguïté de ses actions.
L'interprétation est cohérente, épaulée par la jeune Asia Vieira crédible dans un rôle pourtant difficile et la mise en scène du réalisateur est terne, sans effet ni relief.
Les rares effets spéciaux du film sont plutôt probants, mais l'ensemble restera bien frustrant en la matière.
Donc, cette "Malédiction IV" manquera cruellement d'emphase et de vigueur pour espérer faire oublier ses prédécesseurs, tout en supportant quand même une vision !
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