Mélangeant habilement son drame poignant à l'horreur pure qui trouvera son apothéose lors d'un dernier acte hystérique et d'une brutalité absolue pour un "Rape and revenge" vraiment malsain, ce "Red to kill" justifie amplement son appartenance à la fameuse "Catégorie 3" qui regroupe à Hong-Konk les oeuvres jugées trop violentes ou érotiques.
Le script suit les déboires d'une jeune handicapée mentale placée dans un foyer spécialisé après la mort de son père qui sera la victime d'un serial-violeur obsédé par les femmes portant des vêtements de couleur rouge.
Dès sa première séquence, le métrage plonge directement le spectateur dans l'ambiance en mettant en scène un viol mortel abject et cru, particulièrement efficace, en grande partie du fait de son éclairage particulier adoptant un ton bleuté, tout en cachant le visage du violeur mais en avançant largement sa forte musculature, créant ainsi d'entrée un personnage terrible et malsain.
Ensuite l'intrigue nous présentera son personnage principal, cet frêle jeune femme handicapée mentale légère a qui on va apprendre la mort de son père et donc l'obligation de la placer dans un institut spécialisé, le réalisateur parvenant instantanément à rendre attachante dans sa naïveté, son innocence et surtout son calme par rapport aux autres handicapés présents dans ce centre.
Et après quelques péripéties d'un goût parfois douteux ( le livreur voulant jouer avec les "ballons" de l'héroïne ), alors que le violeur continuera ses forfaits, brièvement relatés, le cauchemar tant redouté va arriver pour notre demoiselle qui va subir les derniers outrages de la part du violeur ( dont l'identité sera donc précocement révélée mais en créant une surprise de taille ) pour un autre séquence forte et bien entendu complètement immorale, mais moins esthétique que la scène d'ouverture.
Par contre, notre innocente victime ayant pour une fois été épargnée par son agresseur , c'est douloureusement et de façon émouvante qu'elle se rendra compte de ce qui lui est arrivé lors d'une scène dramatiquement et émotionnellement forte, avant de finalement parvenir à dénoncer son agresseur.
S'ensuivra une courte partie du métrage s'alignant sur le principe du "film de procès", mais ici rien ne sera vraiment réaliste, aussi bien à cause d'un décor de pacotille flirtant dangereusement avec le ridicule qu'à cause de la violence verbale utilisée contre la victime par un avocat d'une méchanceté totale, mais qui arrivera à faire libérer son client.
Et devant l'incapacité de la justice, l'héroïne largement aidée par sa "grande soeur", une jeune femme travaillant dans les services sociaux qui s'est pris d'affection pour notre handicapée et qui la soutient depuis la début de l'intrigue, va se venger de façon horrible pour un affrontement final d'une violence totale, hystérique dans sa mise en images et porteur de plans sanglants volontaires.
Alors bien sûr, on retiendra bien plus facilement du métrage ses temps forts avec ces séquences de viol complaisamment montrées sans aucune pudeur, devenant définitivement abject lorsque le violeur s'en prendra à une personnage appartenant à la catégorie des "inattaquables" au cinéma, et son final mémorable dans sa sauvagerie, mais le film nous dispense également une réflexion intéressante et troublante sur le sort des personnes handicapées, et ce malgré quelques clichés et des figurants quelque part trop typés dans leur handicap.
L'interprétation est largement convaincante, notamment Lily Chung touchante de justesse et de naturel dans le rôle de la jeune handicapée, tandis que l'acteur jouant le violeur crève l'écran à chacune de ses apparitions par ses grimaces effrayantes et sa force naturelle intimidante.
La mise en scène du réalisateur est adéquate, s'énervant lorsque l'intrigue le nécessite et le jeu des couleurs renforce largement l'impact de certaines scènes.
Les quelques effets spéciaux sanglants, surtout regroupés dans le dernier acte du film, sont volontaires et efficaces, tout en demeurant simplistes.
Donc, ce "Red to kill" mérite largement d'être découvert, par son sujet malsain et pervers à souhait et ses excès réguliers étalés sans aucune pudeur devant la caméra !
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