Même si son titre français recherche une évidente filiation avec les "vigilante movies" auxquels il a participé, ce "Justicier de minuit" offre à Charles Bronson un rôle de policier presque classique pour un thriller certes parfois quelque peu conventionnel, ce qui ne l'empêche pas d'être haletant et captivant, tout en se différenciant quand même des autres productions de genre.
Le script suit l'enquête d'un policier suite au meurtre sadique d'un jeune couple qui va le mettre sur la trace d'un détraqué sexuel aussi pervers que rusé.
Contrairement à de nombreux films du genre, le métrage va instantanément nous présenter son criminel pour nous faire suivre celui-ci dans la création d'un faux alibi en se faisant remarquer par deux demoiselles dans un cinéma, ce qui lui permettra de pouvoir "tranquillement" aller assassiner une de ses collègues de travail en plein ébats amoureux dans les bois lors d'une séquence assez prenante nous démontrant bien le degré de folie de l'assassin, mais aussi son intelligence méticuleuse, notamment au travers de sa nudité pour accomplir son forfait.
Ensuite, le film va mettre en scène son personnage principal, ce policier affublé d'un nouveau coéquipier novice quelque peu maladroit ( le chewing-gum abandonné sur les lieux du crime ) qui va devoir mener une enquête d'autant plus difficile que la victime féminine est la meilleure amie de sa propre fille.
Ensuite le métrage enchaînera des rebondissements variés sortant plus ou moins de l'ordinaire ( la falsification de preuve ) entraînant un réel face à face entre l'assassin, vite identifié mais impossible à incarcérer faute de preuve, et ce policier très impliqué dans cette affaire, surtout que sa propre fille semble être la prochaine victime potentielle du tueur en série.
Même si elle comporte quelques aspects très communs et peu originaux ( surtout la bluette naissante entre le fille du personnage principal et le jeune flic ), l'intrigue se permettra de mélanger astucieusement les genres, en oscillant entre le slasher lors des séquences de meurtres qui arrivent sans mal à générer une tension réelle et palpable, mais également dans la présentation fouillée du tueur, un être qui pourrait presque sembler normal mais dont on va au fil du métrage découvrir l'étendue de sa folie, et le film policier plus classique lors d'autres situations ( l'interrogatoire, le procès ), tout en laissant à Charles Bronson le soin de se faire une fois encore l'apôtre d'une justice expéditive n'hésitant pas à enfreindre la loi.
Et si le métrage s'intéresse ouvertement à ses personnages, parvenant notamment à rendre attachante la fille de Charles Bronson, ce qui impliquera un peu plus le spectateur qui ne pourra s'empêcher de s'inquiéter lorsqu'elle sera en danger, c'est surtout en avançant une action sans cesse renouvelée qu'il deviendra rapidement passionnant, en créant un suspense tendu qui trouvera son apothéose lors d'un final oppressant se terminant dans une véritable hécatombe sanglante, tout en mettant constamment en avant le côté malsain et pervers de son assassin.
L'interprétation est convaincante, même si Charles Bronson reste monolithique comme à son habitude et la mise en scène de Jack Lee Thompson, en vieux routinier du genre, est nerveuse et suit l'action de près.
Donc, ce "Justicier de minuit" se révélera être un excellent thriller, envoûtant et angoissant à souhait !
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