Réalisé par deux frères australiens fans du genre, ce "Undead" vient nous conter une invasion de morts-vivants atypique pour un métrage mélangeant ouvertement les genres avec plus ou moins de réussite, notamment au niveau du rythme et de l'humour.
Le script suit quelques survivants d'une attaque de météorites ayant transformé les personnes touchées en zombies bien entendu affamés de chair humaine.
Le métrage ne perd pas de temps pour nous présenter rapidement une partie de ses personnages principaux avant que cette pluie de météorites ne vienne troubler l'harmonie de cette petite ville en transformant les habitants en morts-vivants, ce que le spectateur découvrira lors de séquences réussies générant tantôt un humour pour l'instant souriant ( la vieille dame première victime ) ou un début de tension palpable ( l'assaut du véhicule de la reine de la pêche ! ), tout en nous dispensant de nombreux effets gores expansifs, généreux et parfois même inventifs ( la colonne vertébrale ).
Ensuite le métrage barricadera ses différents protagonistes dans une maison ( pour une référence évidente à "La nuit des morts-vivants de George A. Romero ) et même dans un pseudo abri anti-atomique, avant de s'orienter peu à peu vers une intrigue relevant de la science-fiction avec l'apparition des ces aliens aux intentions mystérieuses, embarquant ainsi l'ensemble dans une direction plus qu'hasardeuse et peu satisfaisante, malgré quelques surprises étonnantes ( le "champ" traversé par l'avion, notamment ) et surtout en entraînant une baisse de rythme déplorable faisant quelque peu décrocher le spectateur.
Mais avant cela, l'intrigue nous aura gratifié de nombreux rebondissements mettant en avant des zombies vindicatifs pour des séquences n'hésitant pas à avancer des plans joyeusement gore ( le massacre dans le magasin d'alimentation vaut le détour ) et comportant des allusions franches à d'autres genres de cinéma, surtout le western lors de gunfights certes jouissifs mais pas assez énervés.
Les deux frères réalisateurs apporteront un soin tout particulier à l'éclairage de leur métrage, en adoptant un ton bleuté tout à fait réussi, donnant ainsi un esthétisme crépusculaire à l'ensemble qui renforce admirablement l'étrangeté des situations, mais hélas du coup cette attention se fera au détriment d'autres aspects du film.
En effet, présenté comme une oeuvre dans la veine comique et gore des "Evil dead" et autres "Brain dead", le métrage, s'il tient ses promesses au niveau des effets sanglants, laisse largement à désirer au niveau de l'humour, bien trop timide et souvent à côté de la plaque en s'appuyant sur des personnages se voulant haut en couleurs mais s'avérant être en réalité horripilants ( notamment le policier qui deviendra très rapidement extrêmement énervant avec ses répliques trop facilement vulgaires et sa volonté farouche de diriger les opérations malgré son incompétence plus que visible, alors que les bêtises du jeune couple ne parviendront que rarement à faire sourire ).
Et justement, c'est également au niveau des personnages eux-mêmes que l'intrigue souffrira d'incohérences dommageables, en laissant par exemple le pourtant charismatique Marion ( par ailleurs le personnage le plus intéressant malgré tout sous-exploité même s'il est au centre des situations les plus déjantés du film ) se faire "bouffer" par un policier pourtant plus que dépassé par les événements.
Enfin, l'intrigue subit elle aussi une attention aléatoire des réalisateurs, jusqu'à en devenir hasardeuse, surtout dans sa seconde partie, en multipliant des éléments pas forcément bien imbriquées les uns aux autres.
L'interprétation est convenable, malgré un certain surjouage trop flagrant de certains acteurs, et la mise en scène des auteurs est limpide, même si elle peine à donner du rythme à l'ensemble.
Les effets spéciaux restent un des points forts du métrage en étant toujours réussis et volontaires dans un gore expansif et inventif, même si quelques raccords numériques demeurent visibles.
Donc, ce "Undead" ne tiendra hélas pas toutes ses promesse, mais cela ne l'empêchera pas d'être quand même agréable à suivre, et ce malgré une durée un peu trop allongée !
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