L'interprète d'Une vie difficile est le grand Alberto Sordi. On le voit d'abord partisan qui délaisse la dure vie des montagnes pour se planquer chez une paysanne compatissante, puis journaliste communiste, avec des déboires successifs, une révolte velléitaire, une tentative effrénée d'intégration, d'esclavage volontaire, la révolte enfin devant l'impossibilité de supporter cette carrière de yes-man. La séquence où, au petit matin, dans la rue, Sordi crache sur les voitures qui passent est anthologique dans sa force grinçante. Le récit est rythmé par des bandes d'actualité, procédé que reprendra Scola dans Nous nous sommes tant aimés. La mise en scène est d'une virtuosité stupéfiante.
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